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La Roumanie, voie de recours des étudiants français en médecine, par Philippe Baqué (Le Monde diplomatique, juillet 2023)

ByVeritatis

Mai 28, 2024


Du numerus clausus à la délocalisation de la formation

La pénurie de médecins dans l’Hexagone s’explique en premier lieu par le contingentement du nombre d’étudiants depuis cinquante ans. Encore très partielle, la levée des restrictions ne permettra pas de faire face aux besoins de la prochaine décennie. Et, en attendant, pour ceux qui n’ont pu suivre leur cursus en France, la formation à l’étranger, et notamment en Roumanie, constitue un véritable parcours d’obstacles.

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Raija Jokinen. — « A Seed » (Une graine), 2020

© ADAGP, Paris, 2023

«C’est très dur de rebondir après avoir échoué à deux premières années qui ont été très éprouvantes, confie Mme Léopoldine Muller, originaire du Doubs. Je ne voulais pas renoncer à la médecine. Je me suis investie dans des actions avec la Croix-Rouge. J’ai alors entendu parler de la filière francophone de la fac de médecine de Cluj-Napoca, en Roumanie. J’ai envoyé mon dossier et j’ai été prise. Quand on a une vocation, on est prête à aller au bout du monde pour l’exaucer. » Mme Muller est aujourd’hui en troisième année. Située dans le nord-ouest de la Roumanie, en Transylvanie, la ville de Cluj-Napoca compte 350 000 habitants. Son dynamisme économique dû au développement de l’informatique, des nouvelles technologies et de la recherche lui vaut le surnom de « Silicon Valley roumaine ». Avec six universités publiques et plusieurs privées, elle accueille près de 80 000 étudiants venus de Roumanie, mais aussi de toute l’Europe, d’Afrique et d’Israël.

Le centre-ville de Cluj-Napoca — plus couramment appelée « Cluj » — pourrait ressembler à celui d’une ville universitaire française. Tout autour de la place centrale très animée — la Piața Unirii (place de l’Union) — qui entoure l’église Saint-Michel, les bars-restaurants s’appellent Le Toulouse, L’Alchimiste, le Che Guevara Social Pub… Le week-end, la langue française est très partagée en ces lieux où les jeunes gens se retrouvent après leur semaine de cours. Près de 1 800 étudiants suivent des études de médecine générale, de médecine dentaire ou de pharmacie dans les filières francophones de l’université de médecine et de pharmacie Iuliu-Hațieganu (UMF). Parmi les francophones européens et maghrébins, les Français sont largement majoritaires. Les études de médecine à Cluj constituent pour eux l’ultime chance d’accéder à la profession de médecin. Une grande partie des inscrits en troisième, quatrième, cinquième ou sixième année ont échoué aux épreuves qui sanctionnaient en France la première année commune aux études de santé (Paces), en vigueur jusqu’en 2020 (…)

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