La troïka européenne, composée de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, a rencontré la délégation iranienne pour reprendre le dialogue au sujet du nucléaire iranien. Alors que Téhéran appelle à la levée des sanctions occidentales, le Vieux continent s’inquiète de l’enrichissement en uranium des centrales iraniennes.
À quelques jours de l’investiture de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier prochain, l’Iran et la troïka européenne, composée de Berlin, Londres et Paris, se sont rassemblés le 13 janvier en catimini dans un lieu secret de Genève.
Une réunion pour tenter de raviver l’accord sur le nucléaire iranien qui est caduc depuis la sortie unilatérale des États-Unis le 8 mai 2018. «Les discussions ont été sérieuses, franches et constructives», a indiqué le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des Affaires internationales, Kazem Gharibabadi sur son compte X.
«Nous avons discuté d’idées impliquant certains détails dans les domaines de la levée des sanctions et du nucléaire qui sont nécessaires pour un accord», a-t-il souligné avant d’ajouter : «les parties ont convenu que les négociations devaient reprendre et que pour parvenir à un accord, toutes les parties devaient créer et maintenir une atmosphère appropriée». Il a affirmé qu’il fallait poursuivre «le dialogue».
Les diplomaties occidentales ont également mis en avant les discussions «sérieuses, franches et constructives». Paris, Londres et Berlin ont déclaré qu’ils avaient discuté de leurs «préoccupations» et réitéré leur «engagement en faveur d’une solution diplomatique», tout en étant favorable à la poursuite du dialogue.
Or, malgré cette réunion, depuis le début de la guerre en Ukraine et le conflit au Moyen-Orient, Européens et Iraniens ont de plus en plus de mal à dialoguer. Les chancelleries européennes accusent Téhéran de soutenir l’effort de guerre russe en Ukraine en fournissant drones et missiles balistiques. Accusations démenties par les dirigeants iraniens.
De surcroît, les deux parties ont des positions diamétralement opposées sur le conflit à Gaza. En novembre dernier, alors que les pourparlers reprenaient, lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, associés aux États-Unis, ont fait adopter une résolution par le Conseil des gouverneurs de l’agence onusienne reprochant à l’Iran un manque de coopération sur le nucléaire.
En riposte, Téhéran avait annoncé dans la foulée la mise en service de «nouvelles centrifugeuses ultra-modernes» pour davantage enrichir son uranium, dans le cadre de son programme nucléaire.
Les Iraniens défendent un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie, et nient vouloir se doter de l’arme atomique.