Des agents du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) et de la police sud-coréenne ont arrêté ce 15 janvier Yoon Seok-yeol, lors d’un assaut contre sa résidence. Pendant les deux heures et demie qu’a duré son premier interrogatoire, le président déchu a refusé de répondre.
Les forces de l’ordre sud-coréennes ont appréhendé le président suspendu Yoon Suk-yeol, a rapporté Yonhap ce 15 janvier. «Le mandat d’arrêt a été exécuté à 10h33», a annoncé le Bureau d’enquête sud-coréen sur la corruption des hautes personnalités (CIO), cité par l’agence de presse. Cette dernière a précisé que le CIO avait préparé un interrogatoire «de 200 pages» sur les raisons ayant poussé Yoon a décréter la loi martiale début décembre.
Après une première tentative infructueuse le 3 janvier, cette arrestation a eu lieu à l’issue d’un assaut contre la résidence présidentielle : les forces de l’ordre ont franchi les murs d’enceinte à l’aide d’échelles.
«Les partisans de Yoon et une trentaine de législateurs du Parti du pouvoir du peuple se sont rassemblés devant la résidence présidentielle, dans le quartier de Hannam, au centre de Séoul, en affirmant que l’exécution du mandat d’arrêt était illégale», note Yonhap.
«Éviter toute effusion de sang malheureuse»
Avant de quitter la résidence, Yoon a prononcé un discours à la nation, au cours duquel il a qualifié l’enquête d’«illégale». Dans le même temps, il a déclaré qu’il avait décidé de se présenter devant le CIO «pour éviter toute effusion de sang malheureuse». Mais au cours des deux heures et demie d’interrogatoire, il aurait refusé de répondre aux enquêteurs.
Yoon Seok-yeol a été suspendu de ses fonctions de président suite à l’adoption par le Parlement d’une motion de destitution le 14 décembre, quelques jours après sa tentative ratée d’imposée la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre. Yoon rejette les accusations de rébellion et d’abus de pouvoir portées à son encontre et avait assuré le 12 décembre qu’il se «battrait jusqu’au bout». Son ancien ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, qui avait démissionné dans la foulée de la levée de l’état d’exception, a déjà été arrêté.