Le 11 mars, Sanofi a été mise en examen pour des rejets toxiques à Mourenx, mais échappe à la mise en danger d’autrui. La lanceuse d’alerte Marine Martin, qui lutte depuis des années pour les victimes, exprime sa déception face à ce verdict partiel.
L’entreprise a été mise en examen pour exploitation irrégulière d’une installation et non-déclaration d’incidents, après des rejets toxiques détectés sur son site de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Toutefois, elle a évité l’inculpation majeure : la mise en danger d’autrui. Une décision qui laisse un goût amer, notamment à Marine Martin, lanceuse d’alerte et présidente de l’association Apesac. Auprès de France 3, elle déclare : « Ma première réaction, c’est quand même de la déception de voir que la mise en danger de la vie d’autrui n’a pas été reconnue. » Pour elle, les victimes de ces rejets ne pourront pas être indemnisées de façon juste.
Depuis plusieurs années, l’association de Marine Martin recueille des témoignages alarmants, notamment de riverains et de salariés de l’usine. Des familles, ayant vécu des malformations chez leurs enfants, dénoncent l’ampleur de l’exposition. « Ils ont intoxiqué tout le monde : des femmes enceintes, des patients, les riverains et les salariés de chez Sanofi », affirme-t-elle. Des substances comme le bromopropane et le valproate de sodium, actif de la Dépakine, ont été retrouvées dans des concentrations bien au-delà des normes autorisées. Le scandale dépasse ainsi la simple question du médicament : c’est toute une communauté qui a été affectée.
Malgré ces révélations, l’espoir reste mince de voir la justice reconnaitre pleinement les préjudices. Patrick Oncina, délégué CGT, déclare tout de même : « C’est une petite victoire, mais on ne désespère pas. Le chemin est long, comme l’a montré l’affaire Lubrizol », rappelle-t-il. Bref, la bataille est loin d’être terminée.