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« Il n’y a plus de médicaments et les officines ferment » – Le Libre Penseur

ByVeritatis

Juin 1, 2024


« Depuis la fin de la Covid, on n’arrive plus à conjuguer l’inflation avec notre activité », témoigne en colère, auprès du Figaro, Pierre-Olivier Variot.

Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a déposé, conjointement avec la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), un préavis de grève jeudi 30 mai. Celui-ci incite les pharmaciens à ne pas ouvrir leur officine ce jour-là. Les professionnels sont aussi appelés à manifester en région le matin et à Paris l’après-midi. Une mobilisation à laquelle l’Ordre national des infirmiers a confirmé apporter son soutien dans un communiqué.

Cette opération porte close vise à obtenir une revalorisation financière et faire prendre conscience au gouvernement« des difficultés que nous traversons entre la pénurie des médicaments et la fermeture d’officines », souligne le syndicaliste. Pierre-Olivier Variot rappelle que 36 pharmacies, en difficultés économiques, ont fermé en janvier. Une situation qui pourrait entraîner à terme, selon des experts interrogés par le syndicat, des licenciements de 20.000 à 25.000 pharmaciens. Les professionnels attendent également la réforme de la sixième année d’étude de pharmacie, qui devait permettre le déploiement d’étudiants pour venir en renfort dans des officines de l’Hexagone. Une réforme attendue «depuis huit ans», souffle-t-il.

Une dérégulation « du réseau officinal » qui inquiète

Autre sujet de tensions, les pénuries de médicaments. Selon l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les pénuries se sont encore aggravées en 2023 avec +30,9% de ruptures signalées. Sur le seul mois de janvier 2024, c’est 4925 signalements de ruptures ou de risque de ruptures de stock qui ont été remontées par l’agence.

« Cet hiver par exemple, nous avons manqué de cortisone et avant, de doliprane. C’est une situation plus qu’inquiétante », fait remarquer Pierre-Olivier Variot. « Le gouvernement a décidé de faire une feuille de route qui devait aboutir à un plan mais pour l’heure, on n’en sait pas plus. » Début février, la réunion de travail prévue sur le sujet avait finalement été annulée. La feuille de route avait été officiellement présentée quelques semaines plus tard, le 21 février.

Les syndicalistes se disent également inquiets des rumeurs autour d’une «dérégulation du réseau officinal», qui pourrait permettre la vente de médicaments sur internet. « Les médicaments vont devenir des biens de consommation et c’est dangereux », insiste Pierre-Olivier Variot.

Le ministère de la Santé poursuit les négociations

La mobilisation de jeudi pourrait donc être «massive», assurent les syndicats. D’après leurs estimations, basées sur les dernières données des Agences régionales de santé, « il pourrait y avoir 90% des pharmacies fermées dans plusieurs départements », détaille Pierre-Olivier Variot. Toutefois, « il y aura surement des réquisitions pour maintenir un service minimum », précise le président de l’USPO. Selon le patron de la FSPS, interrogé par nos confrères du Parisien , la mobilisation s’annonce moins forte dans la capitale, « car il y a un individualisme plus fort avec un moindre sens du collectif qu’en province », a-t-il indiqué au journal.

Dans les colonnes du Parisien, un porte-parole du ministère de la Santé a estimé que cette grève «n’avait pas lieu d’être» et indiqué, comme au Figaro, qu’en 2023 la rémunération de la profession s’élevait à 7,3 milliards d’euros, « soit 20% de plus depuis 2019 ». Il assure tout de même que les questions posées par la profession « doivent être entendues ».



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