L’irrigation pourrait faire doubler la consommation en eau en 2050


20 janvier 2025 à 16h39

Durée de lecture : 2 minutes

La consommation en eau pourrait aller jusqu’à doubler en 2050 en France si le réchauffement climatique s’intensifie et si les tendances d’usage actuelles se poursuivent, estime un rapport de France Stratégie publié le 20 janvier. En cause, principalement : l’irrigation.

Ce rapport avait été commandé à l’automne 2023 par la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne, quelques mois après la mise en place par le gouvernement du Plan eau, destiné à limiter la consommation de cette ressource.

Pour réaliser ce travail « inédit », l’agence s’est basée sur trois scénarios prospectifs d’usage : « tendanciel », qui prolonge les tendances passées ; « politiques publiques », qui simule la mise en place des politiques publiques récemment annoncées ; et « de rupture », qui se caractérise par un usage sobre de l’eau.

Les résultats sont éloquents. Entre 2020 et 2050, dans la configuration climatique la plus défavorable, la consommation en eau augmente « substantiellement dans les scénarios tendanciel (+102 %) et politiques publiques (+72 %) ». Une augmentation de la consommation « étroitement liée à la hausse des prélèvements pour l’irrigation », note le rapport.

Une rupture possible

Seul le scénario de rupture permet de contenir l’augmentation des consommations (+10 % par rapport à 2020). Ce scénario envisage entre autres « une réduction de la consommation de viande de 50 % par rapport à la consommation actuelle », l’abandon de la construction de nouvelles retenues de substitution (ou mégabassines), « le développement de pratiques agroécologiques » et un déploiement contenu des surfaces équipées en irrigation (+12 % entre 2020 et 2050).

Ce scénario soutenable n’a rien d’irréaliste, même s’il nécessite une mutation du modèle agricole, comme nous l’expliquait la chercheuse Julie Trottier : « On peut développer des modes d’agriculture en se passant d’irrigation, mais ça implique [notamment] de reformuler la politique agricole commune. »

Les experts de France Stratégie observent que « le rôle des retenues de substitution pour réduire les prélèvements apparaît modéré » : « Dans le scénario politiques publiques, en 2050, ces retenues permettent de réduire les prélèvements de 2 %. »

D’après les auteurs du rapport, « ces résultats augurent de potentiels conflits d’usage dans certains bassins versants, notamment en période estivale ». En clair : la demande accrue en eau pour l’irrigation pourrait créer de nouvelles tensions sociales. Une prochaine publication devrait d’ailleurs se pencher sur cet épineux sujet.

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