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Seuls 44 % des espèces menacées en France sont bien protégés


Certaines espèces, comme les animaux marins, les mollusques, les araignées… sont moins bien protégées.

13 juin 2024 à 16h56

Durée de lecture : 2 minutes

Moins de la moitié des espèces menacées en France sont couvertes par un arrêté de protection, le principal outil réglementaire permettant d’éviter leur destruction. C’est ce que révèle le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans une analyse publiée le 13 juin.

L’organisme a découvert ces immenses lacunes en croisant deux bases de données : la Liste rouge des espèces menacées en France (qui évalue le risque d’extinction de la faune et de la flore), et l’Inventaire national du patrimoine naturel sur le statut de protection.

Cette mise en parallèle révèle que plus de 56 % des 2 857 espèces menacées d’extinction – soit 1 610 espèces – ne sont inscrites dans aucun arrêté. Autrement dit, elles ne sont pas concernées par des interdictions telles que la destruction d’individus ou de nids, la collecte de plantes, la vente de spécimens ou la dégradation d’habitats.

Les grenouilles, reptiles et oiseaux mieux protégés

L’analyse de l’IUCN montre que certains groupes sont davantage favorisés. Les 18 espèces d’amphibiens menacées sur le territoire et la quasi-totalité des mammifères et des reptiles bénéficient ainsi d’un arrêté de protection. 88 % des oiseaux menacés sont également inscrits.

Les poissons, les invertébrés ou les plantes sont en revanche complètement laissés pour compte. Aucune des 11 espèces de raies et de requins menacées n’est protégé par un arrêté. De même, seules 3 espèces de crustacés menacées sur 171, 9 espèces de poissons osseux sur 98, et 15 d’insectes sur 92 sont couvertes. Pour les plantes, comptez seulement 93 espèces de fougères et plantes alliées protégées… soit seulement 32 % du total des espèces menacées (288).

« Des espèces, telles que les animaux marins, les mollusques, les araignées ou les plantes, sont beaucoup moins étudiées que d’autres. Le retard des politiques publiques est aussi lié à ce retard de connaissances », explique dans Le Monde Florian Kirchner, responsable du programme espèces du comité français de l’UICN et coordinateur de cette analyse.

Pour mieux protéger le vivant, au-delà d’un renforcement de la protection réglementaire, l’UICN recommande la mise en place de plans nationaux d’action, une meilleure préservation des espaces, un renforcement des contrôles et des conditions d’octroi de dérogations, des financements supplémentaires, et la réduction des principales pressions qui affectent la biodiversité, telles que l’usage de pesticides, l’artificialisation des sols, ou encore la fragmentation des espaces naturels.



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