Général Dominique Delawarde : Géopolitique générale (5 février 2025)


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par Dominique Delawarde

Panama

Sous la pression de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État US, le président panaméen a déclaré qu’il ne renouvellerait pas le mémorandum d’accord sur la participation du pays au projet mondial chinois d’infrastructures dit des «Nouvelles routes de la soie».

Conclu en 2017, ce mémorandum avait fait du Panama le premier pays de la région à s’associer à ce programme de Pékin. Il est renouvelé tous les trois ans par tacite reconduction, la prochaine échéance étant en 2026. José Raul Mulino, le président panaméen, se donne donc du temps et a par ailleurs proposé des discussions au niveau «technique» avec les États-Unis pour répondre aux préoccupations de Donald Trump.

Élections allemandes du 23 février

Elles pourraient réserver quelques surprises, notamment sur le score de l’AfD. Les sondages ont montré qu’ils constituaient souvent des instruments de manipulation plus que de mesure de l’opinion (élections présidentielles US et roumaines par exemple). Ils sont probablement biaisés en faveur de l’alliance CDU-CSU et au détriment de l’AfD.

Bien sûr, la meute médiatique allemande est à la manœuvre pour «faire barrage» à la montée de l’extrême droite, comme l’était la meute médiatique française dans l’entre deux tours des législatives de Juin 2024. Pour autant, la montée de la problématique de la submersion migratoire chez l’électeur allemand a conduit le leader de la CDU Friedrich Merz à faire voter son parti avec l’AfD pour un texte sur l’immigration.

Quels que soient les résultats de cette élection allemande, le grand vainqueur sera probablement Vladimir Poutine. Il verra progresser en Allemagne les partis opposés au soutien de la guerre en Ukraine. Il verra émerger une nouvelle coalition de gouvernement aussi fragile que la précédente. L’Allemagne restera donc un pays compliqué à gouverner, car divisé, où les décisions seront difficiles à prendre, comme en France aujourd’hui : du pain béni pour la Russie.

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Je suis intervenu hier dans la matinale de GPTV, après Jean-Loup Izambert et Claude Janvier.

OTAN-Kiev vs Russie +

Keith Kellogg, l’envoyé spécial de Trump pour l’Ukraine et la Russie, a déclaré dans une interview que les élections présidentielles et parlementaires ukrainiennes, suspendues pendant la guerre avec la Russie,«doivent être organisées».

Keith Kellogg espère qu’une trêve puisse être négociée avec la Russie pour organiser ce scrutin. Il est peu probable que la Russie qui l’emporte sur le champ de bataille et qui s’est faite rouler dans la farine à Minsk accepte de cesser les opérations militaires, d’autant qu’elle a su organiser son élection présidentielle en mars 2024 tout en poursuivant les combats. Pourquoi l’Ukraine ne le ferait-elle pas ?

Le président US espère probablement qu’une élection en Ukraine puisse le débarrasser de Zelensky par les urnes et amener au pouvoir un président plus réaliste, capable de négocier avec Vladimir Poutine une paix durable.

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Rapport militaire du 3 février 2025 en français (12 mn)

Guerre en Ukraine : Toretsk est tombée / La défense de Tchassiv Iar s’effondre

Rapport militaire du 3 février 2025 en anglais

Cold War II – Zelensky, Where’s the Money ? The Russians Have A Clear Plan

Économie

Vidéo hebdomadaire de Marc Touati :

France, Allemagne et zone Euro : peut-on encore éviter le pire ?

La dernière vidéo économique et géopolitique de Philippe Béchade, rédacteur en chef de «La Chronique Agora» et de «La Lettre des Affranchis» :

Les tarifs de Trump coulent le secteur automobile et les cryptos !

Les échanges commerciaux entre la Russie et l’Inde se développent très rapidement. Ils ont été multipliés par cinq depuis 2020 et ont augmenté de 15% sur la seule année 2024. On réalise que, malgré les sanctions, la Russie ne manque pas de partenaires fiables pour développer toujours plus ses échanges commerciaux.

Il est peu probable que les pays membres de l’UE retrouvent, après la signature d’un traité de paix entre l’Ukraine et la Russie, l’intégralité des marchés qu’ils ont perdu en voulant sanctionner la Russie et surtout les conditions très favorables qui leur étaient consenties par la Russie pour des contrats de long terme, notamment dans le domaine de l’énergie. Il va leur falloir payer le prix de leur servilité et de leur suivisme à l’égard de l’impérialisme néocon US.

Nouveaux tarifs douaniers US : l’avenir est-il à la riposte ou à l’apaisement ?

Rappelons que le double objectif de Trump en matière commerciale est de réduire le déficit commercial US qui est devenu chronique au fil du temps, et qui tangente aujourd’hui les 1150 milliards de $ chaque année depuis le début du mandat Biden d’une part et d’inciter d’autre part les entrepreneurs US qui avaient délocalisé à relocaliser leur production et à favoriser ainsi la production et l’emploi sur le sol états-unien.

Rappelons aussi que ce déficit commercial US n’était que de 67 milliards de $ en 1991, au moment de l’effondrement de l’ex-Union soviétique et qu’il a donc été multiplié par 17 en 30 ans, sur la durée du moment unipolaire 1991-2022, moment durant lequel les gouvernances US, de plus en plus néoconservatrices, ont cru que leur hégémonie pourrait se prolonger pour un nouveau siècle (Project for a New American Century) et que les USA pourraient, plus que jamais, vivre à crédit et au-dessus de leurs moyens, sur le dos du reste du monde.

Sur les 1150 milliards de déficit commercial 2024, l’examen des chiffres nous montre que près de 95% du déficit est réalisé avec les 8 principaux partenaires commerciaux des USA :

  • 295 milliards de $ de déficit avec la Chine
  • 235 milliards de $ avec l’UE
  • 172 milliards de $ avec le Mexique
  • 124 milliards de $ avec le Vietnam
  • 72 milliards de $ avec Taïwan
  • 68 milliards de $ avec le Japon
  • 65 milliards de $ avec la Corée du Sud
  • 60 milliards de $ avec le Canada

C’est donc sur ces huit pays ou groupe de pays que le président Trump va tenter ou menacer d’utiliser l’arme des taxes d’importation pour ré-équilibrer la balance commerciale US et relocaliser la production sur le sol US. Bref, pour tenter de casser la dynamique du déclin et rendre l’économie américaine «Great Again».

Les premières mesures prises par Trump ont visé le Canada et le Mexique avec des droits de douane de 25% pour toute marchandise importée de ces deux pays avec une limitation à 10% pour l’énergie en provenance du Canada.

Pour la Chine, les droits de douane déjà élevés sont encore augmentés de 10% à partir du 4 février, au prétexte fumeux que la Chine serait à l’origine du trafic de Fentanyl sur le sol états-unien.

Pour l’UE, le principe d’une augmentation des tarifs douaniers US a été acté mais le montant et la date de mise en application n’ont pas encore été signifiés par Trump.

Tous les pays concernés par ce qui pourrait ressembler à un début de guerre commerciale ont décidé de riposter ou, pour l’UE, menacé de le faire. Mais aucun n’a encore fixé les modalités précise de sa riposte.

Le lecteur notera avec intérêt que le déficit commercial des USA avec le Mexique a été multiplié par trois en dix ans.

Explication probable : les produits chinois qui ont toujours plus de difficultés à pénétrer directement le marché US compte tenu des barrières mises en place passent désormais indirectement par le Mexique, voire par le Canada qui jouent le rôle d’intermédiaires et prennent leur commission.

C’est un peu la répétition de l’affaire du gaz et pétrole russes qui faute de pouvoir être acheminés directement en UE compte tenu des sanctions, passent par l’intermédiaire de l’Inde ou de la Turquie avant d’être vendus aux pays membres de l’UE avec une commission pour ces deux pays.

C’est là toute la beauté du commerce international et de l’immense hypocrisie des dirigeants occidentaux qui affirment haut et fort ne jamais pactiser avec leur adversaire du moment.

Le lecteur notera que la restauration de la balance commerciale n’est pas le seul objectif de la grande bataille économique qui s’annonce et que Trump devra aussi sauver le soldat «dollar», aujourd’hui menacé dans sa suprématie sans partage. Il aura besoin pour cela de la solidarité sans faille de ses alliés du G7 et de l’OTAN. S’attaquer d’emblée à des alliés avec l’arme des tarifs douaniers (Canada aujourd’hui, UE demain ?) n’est pas forcément une bonne idée. La cohésion et la puissance collective de l’OTAN et du G7 n’en sortiront pas renforcés ; Le Mexique pourrait trouver dans cette attaque US sur le front économique, une puissante raison de demander à rejoindre les BRICS.

Il est peu probable que ces hausses de tarifs douaniers soient durables car elles ne constituent, très vraisemblablement, qu’une mise en situation de départ pour faciliter une négociation plus sérieuse sur le rééquilibrage des échanges commerciaux … Tout devrait rentrer dans l’ordre avant qu’il ne soit très longtemps.

D’ailleurs, ce lundi 3 février, le président US vient juste de décider de suspendre pour un mois, les droits de douane avec le Mexique qu’il avait imposés trois jours avant. Plus tard dans la journée du 3 février, Justin Trudeau déclare avoir obtenu, lui aussi, un report d’un mois. On était donc bien dans la gesticulation préalable aux négociations sérieuses, si chère au président Trump.

Politique américaine

La date des votes de confirmation par le Sénat de Robert Kennedy, Tulsi Gabbard et Kash Patel dans les postes qui leur ont été attribués par Trump n’est toujours pas connue. Les auditions «à charge» se poursuivent au Sénat.

L’État profond US, préoccupé par ces nominations qui pourraient nuire à ses intérêts et remettre en cause l’atteinte de ses objectifs, se bat pour les remettre en cause. Il est soutenu et ses objections sont relayées par l’ensemble des médias de l’Occident otanien et particulièrement par les médias français qui se voient toujours en phare éclairant l’humanité tout entière.

Si le président Trump ne parvient pas à imposer la composition de son équipe et si l’une des trois personnalités évoquées ci-dessus n’était pas confirmée par le Sénat, Trump subirait un premier revers cinglant et le Deep State conserverait, au sein de l’appareil d’État, un immense pouvoir de nuisance.

Puissance de l’influence sociale

En ces temps de manipulation sociale à visée électorale, il est bon de revenir aux basiques de l’influence sociale, largement utilisée par nos médias pour façonner / manipuler l’opinion et les électeurs. Voir cette vidéo de 2mn :

Conseil de lecture

Le dernier livre de Jean-Loup Izambert et Claude Janvier sera en librairie le 11 février prochain.

Son titre ? «L’abandon français» : Quelque Chose est pourri dans mon royaume de France.

Une avalanche de constats factuels et de vérités qui justifie le titre …

À chacun de se forger son opinion, bien sûr.

Général Dominique Delawarde



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