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Enquêtes en Corée, par Hubert Prolongeau (Le Monde diplomatique, avril 2024)

ByVeritatis

Avr 4, 2024


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Duck Young Kim. — « Grain Cycle » (Cycle des grains), 2007

Le bandeau du livre le proclamait : « La Corée, nouveau pays du polar ». Posé ainsi sur la couverture de Sang chaud, de Kim Un-su (Matin calme, 2020), succès à la fois critique et commercial, il jouait un rôle publicitaire bien sûr, mais donnait aussi à croire à un courant clairement identifiable, propre à la Corée du Sud. « Je ne crois pas que ce soit le cas, nuance Philippe Picquier, fondateur des éditions du même nom, pionnières dans la publication de livres asiatiques. Il y a effectivement une tendance noire du roman coréen, des livres qui dérapent et finissent mal. Mais ce ne sont pas des polars au sens strict, plutôt des livres qui expriment une crainte énorme face aux difficultés de vivre en Corée et qui essaient de l’expliquer. Nous appelons cela “polar”, d’autant qu’il y a une influence évidente du genre occidental. Il s’agit surtout d’un beau vecteur pour dépeindre une société. »

Ce vecteur, une maison d’édition s’en est saisi : Matin calme, appartenant au groupe Christian Bourgois et créée en janvier 2020 par Pierre Bisiou. Auparavant éditeur au Serpent à plumes, Bisiou avait été amené à traduire deux auteurs à succès : Kim Un-su (Les Planificateurs, L’Aube noire, 2016) et Jeong You-jeong (Généalogie du mal, Picquier, 2018). Les deux suscitaient alors en France des comparaisons avec les polars scandinaves, le premier étant même surnommé le « Henning Mankell coréen » pour sa volonté de privilégier l’atmosphère à l’énigme… Mais ils étaient publiés hors ­collection de genre. Seraient-ils la pointe visible d’un iceberg émergent ? Bisiou parie que oui. Pendant quatre années, il publie une vingtaine de titres, avant qu’une décision de Bourgois, gérée depuis 2019 par Olivier ­Mitterrand, ne ferme la maison. Le cinéma a lui aussi associé le polar et la Corée : depuis les films policiers (Memories of Murder de Bong Joon-ho en 2003 ; The Chaser de Na Hong-jin en 2008 ; J’ai ­rencontré le diable de Kim Jee-woon en 2010) jusqu’au très noir Parasite (…)

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