Entretien avec le célèbre moine anticapitaliste


Entretien avec le célèbre moine anticapitaliste
Entretien avec le célèbre moine anticapitaliste

Entretien avec Loïc Schneider, plus connu sous le nom du “moine anticapitaliste” qui nous raconte, avec intimité, son parcours, et nous donne quelques clés pour des lendemains qui chantent. 

Vous l’avez peut-être vu passer, ce fameux militant encapuchonné dans une tenue de moine, qui a poussé un policier dans la boue. En effet, la vidéo lui valant le surnom de « Mud Wizard » (le Mage de la boue) le montrait face à des policiers ridiculisés, enlisés jusqu’aux genoux, venus au départ pour mener une opération de répression sur des activistes. Ces derniers s’étaient rassemblés en janvier 2023 à plus de 30 000 pour défendre le village de Lützerath en Allemagne contre un projet minier destructeur.  

Plus récemment, un meme sur tweeter l’a fait revenir en force face à un méchant Musk fasciste. Tour à tour moine zadiste, moine anticapitaliste, ou éco-terroriste pour certains, Loïc nie toujours l’être devant les tribunaux. L’activiste – récemment condamné à une amende de 4200 euros pour son geste (il risquait 5 ans de prison) – s’est confié à Mr Mondialisation. 

“L’amour de l’autre doit s’inscrire dans une perspective révolutionnaire”

Mr Mondialisation : Est-ce que tu peux te présenter : Que fais-tu dans la vie de tous les jours ? 

Loïc : Je m’appelle Loïc Schneider, j’ai 29 ans et j’habite à Nancy. Je travaille à mi-temps en EHPAD en tant qu’Aide Service Hospitalier depuis trois ans. Parallèlement, j’ai fait du maraîchage pendant 4 ans dans un collectif à Bure, où il y a un projet d’enfouissement des déchets nucléaires. Là-bas, un paysan qui refuse ce projet et lutte depuis plus de 30 ans, nous a prêté trois hectares pour faire du maraîchage sur ses terres. 

Je songe maintenant à faire un projet en arbres fruitiers et petits fruits afin de reprendre collectivement une ferme proposant différentes activités. En ce moment, j’ai très envie de faire du vin de groseilles, ce qu’on peut faire avec une soixantaine de pieds seulement. Enfin, avec des amis, on a lancé Les jardins pirates à Nancy, on a planté des mirabelliers, groseilliers, en pleine ville. Le plan est simple : partout où il y a des étendues de gazon uniformes, on plante, sans demander, comme dans des cités universitaires ou des zones HLM du coin.

Mr Mondialisation : Peux-tu nous expliquer ton parcours militant  ?

Loïc : Je viens d’une famille qui n’est pas vraiment engagée, plutôt située au “centre droit”, et j’ai commencé très jeune à m’investir, notamment via les Anonymous pour qui j’écrivais d’abord des textes. D’abord en 2015, j’ai été interpellé pour une attaque informatique auprès de sites institutionnels, ce qui m’a valu une visite de la DGSI. J’avais répondu à l’État français par un poème.

Ce qui m’a donné envie d’aller plus loin, c’est le déni démocratique à l’œuvre à Bure. Une pétition avait été lancée par le conseil de la Meuse et Anonymous avait demandé un référendum local qui n’a pas été entendu. 

« il y eut la manifestation du barrage de Sivens. c’est là que Rémi Fraisse a été tué. Cette violence policière m’a profondément choqué… »

Ensuite, il y eut la manifestation du barrage de Sivens, projet pourtant été déclaré illégal et inadapté, c’est là que Rémi Fraisse a été tué. Quand j’ai appris sa mort le lendemain, son corps avait disparu, on ne savait pas comment c’était arrivé, on a su plus tard qu’il avait pris une grenade offensive par la gendarmerie. Cette violence policière m’a profondément choqué. 

Avec toutes autorisations

En fait, c’est l’absurdité des projets, avec la filière BTP qui construit pour construire, le capitalisme et son idéologie de croissance, ces entreprises qui captent des financements publics pour des projets inutiles… qui m’ont poussé à poursuivre.  “ Les bulldozers avancent plus vite que la justice”, pour reprendre le titre d’un chapitre d’un livre qui s’appelle Un barrage contre la démocratie

Les bulldozers avancent plus vite que la justice

Mr Mondialisation : Qu’est-ce qui te révolte aujourd’hui ? 

Loïc :  D’abord, l’effondrement, c’est-à-dire la destruction du vivant, de la biodiversité, et l’incapacité qu’à notre civilisation à se projeter. On est juste en train de détruire des espèces, de tout exploiter jusqu’à l’os sans réfléchir aux conséquences.

Même la propre analyse de la fin et de la destruction de la civilisation ne change pas sa trajectoire, c’est la même machine qui broie tout, et il faut absolument sortir de ce modèle. Forcément, ce qui me révolte, ce sont aussi les injustices sociales qui en découlent, comme le village de Lützerath, en Allemagne qui a été totalement détruit (ndlr : condamné par l’extension de la gigantesque mine de charbon de Garzweiler.) 

À l’inverse, je suis enthousiaste par des projets comme celui de Notre-Dame-des-Landes qui nous montre une chose essentielle : c’est toujours possible de réussir ! S’il n’y avait pas eu cette tension sur le terrain qui a amené l’attention des médias, et des victoires, même localisées qui représentent un début de basculement général, on n’aurait pas réussi à arrêter le projet d’aéroport.

Il faut avoir une perspective locale avant tout, et si tout le monde le fait, on arrive à changer radicalement. D’où l’énergie que je mets à aller dans des manifestations écologiques, que ce soit pour défendre des forêts ou lutter contre des projets d’enfouissement de déchets nucléaires, comme à Bure.  

« Pour moi, chaque personne décide quand elle veut aller en manifestation, l’État n’a pas à choisir à notre place ».

Aussi, ce qui me fait grincer des dents, c’est que d’un côté on nous incite à aller manifester pour Charlie Hebdo, ne pas céder à la peur suite à des attentats terroristes, de l’autre, quand il y a les attentats du Bataclan et la Cop21, on incite alors les écologistes (et les autres) à ne pas y aller, car ce serait dangereux pour eux de circuler dans les rues. Pour moi, chaque personne décide quand elle veut aller en manifestation, l’État n’a pas à choisir à notre place. Pourquoi on n’a plus le droit de ne pas céder à la peur quand il s’agit de convictions politiques ? 

De la même manière, trois semaines après la mise en place de l’état d’urgence, le gouvernement français l’utilise pour assigner à résidence des militants écologiques. C’est encore une utilisation politique des outils juridiques qui ne devrait pas exister. Le président de la FNSEA dans le Tarn, Xavier Beulin, à oser affirmer que l’opposition au barrage de Sivens avait généré “des djihadistes verts” juste après la mort de Rémi Fraisse. C’est l’inversion des sens et des réalités.

Mr Mondialisation : Tu as été poursuivi à deux ou trois reprises, c’est bien ça ?  

Loïc : En fait, j’ai d’abord été poursuivi pour des attaques informatiques, avec quatre mois avec sursis. Ensuite, j’ai reçu une double relaxe après que la DGSI soit revenue chez moi pour m’accuser d’une ancienne complicité d’attaque informatique sur la préfecture de police de Paris. Je venais de réaliser une vidéo des violences policières qui a fait le buzz à la cop 21, qui avait dépassé les 4 millions de vues sur Facebook.

Plus tard, lors des manifestations pour la Loi travail à Paris, j’ai été interpellé pour outrage et rébellion, ce qui était totalement faux. D’après la police, j’avais dit : “ on est plus nombreux qu’eux, alors on leur rentre dedans ”. Quatre policiers ont ainsi témoigné pour valider cette hypothèse. Or, quand je suis sorti de garde à vue, quelqu’un avait filmé la scène, qui montrait qu’ils inventaient. J’ai quand même été condamné pour rébellion, avec 600 jours/amende, ce qui signifie que, si tu ne paies pas, tu vas en prison. 

J’ai été interpellé en 2017 à Bure avec une pince Monseigneur, où les grilles avaient été mises à terre. Ils avaient commencé à détruire la forêt, c’était notre façon de riposter. J’ai balancé cette phrase lors du procès : « sachez que je n’attends rien de votre institution », dont on a fait une brochure. 

Quelques mois plus tard, je suis allé à la manifestation contre le G20, ce qui m’a valu une arrestation violente à mon domicile. Les policiers ont défoncé la porte de la maison de mes parents en criant, ma petite sœur a dû se mettre à genoux les mains sur la tête et j’ai tenté de m’enfuir. J’ai plus tard reçu un mandat d’arrêt européen, au motif d’incendie volontaire, alors que je n’étais pas à l’initiative de l’incendie.

« le message était : l’acte d’une seule personne peut retomber sur tous les manifestants. Le simple fait d’être présent à une manifestation, nous rend coupable de complicité »

Retrouvé grâce à la vidéosurveillance en train de jeter deux canettes de bière et deux cailloux contre des policiers, je suis alors recherché par Interpol, arrêté par des policiers français sur ordre du Parquet, puis transféré an Allemagne où après 15 mois de préventive, mon procès démarre. Le procureur de Hambourg, malgré un dossier quasi vide, requière 4 ans et 9 mois de prison ferme contre moi. Le journaliste Denis Robert a fait une longue et belle interview de contexte avec moi “ 3 ans fermes pour 2 cailloux” et il est possible de retrouver des archives sur la neige sur Hambourg.

Cette condamnation était un message à tous les manifestants : l’acte d’une seule personne peut retomber sur tous les manifestants. Le simple fait d’être présent à une manifestation, nous rend coupable de complicité.

Pendant ce procès du G20, j’ai fait une déclaration de 20 pages. J’ai finalement eu une peine de trois ans ferme par le tribunal régional d’Hambourg, pour l’exemple, qui ne m’aide pas pour mon casier judiciaire. Les peines tombent vite, dès lors que je me rends en manifestation, où je suis considéré comme “récidiviste”. Finalement, j’ai reçu une peine d’un an et quatre mois de détention provisoire à Hambourg.

« Pour moi, la récidive vient d’eux, et pas de moi, ce sont eux qui récidivent à détruire ce monde ». 

Enfin, il y a l’affaire de Sainte-Soline, où j’ai été interpellé la veille de l’annonce de la dissolution des Soulèvements de la terre par Darmanin. Une unité antiterroriste de la centrale nucléaire de Cattenom et des enquêteurs de Poitiers étaient sur place. J’ai brandi une veste de gendarmerie pendant quelques instants, je me suis un peu baladé avec, ce qui mettait en scène une inversion du pouvoir. C’était pour imager ce moment de puissance collective. Résultat ? J’ai été interpellé pour “ Recel en bande organisée ”. J’ai également tagué un camion en flamme des mots “ Mud Wizard ”, ce qui m’a valu un an de prison. 

Avec toutes autorisations

J’ai d’abord été assigné à une peine de trois semaines en détention provisoire, puis à une peine d’un an ferme. Le juge a commencé le procès en disant “ vous êtes accusés d’avoir attaqué les camions de Gendarmerie avec une bombe (pause)… de peinture”. Ils avaient trop peu de choses contre moi, donc ils jouaient sur les mots.

Ils ont précisé que “j’étais interdit de port d’armes”, alors que je n’en ai jamais eues et qu’il n’y a rien dans le dossier qui peut motiver ce genre de décision. Médiatiquement, comme les gens ne prennent pas forcément le temps de tout lire, ils doivent se dire que je devais avoir une arme. C’est la parfaite construction d’une narration criminelle de l’écologie.  

Mr Mondialisation : Selon toi, pourquoi ce déferlement de haine envers les militants écologistes ? 

Loïc : Il y a deux réponses à cela : d’abord, il y a une incapacité pour les personnes à reconnaître que les choses vont mal et qu’il faut changer quelque chose, car c’est inconfortable. Il faut savoir remettre en question un certain confort énergétique au détriment des générations futures, arrêter de léguer des déchets millénaires à nos descendants… Il y a comme une incapacité égocentrique à voir une critique du changement. 

« L’amour de l’autre doit s’inscrire dans une perspective révolutionnaire »

Ensuite, il y a un échec du militantisme, comme une impossibilité de donner envie de se battre. En fait, il y a un postulat de prétention, comme le sentiment d’avoir tout compris, ou d’avoir compris plus. Il faut d’abord avoir l’amour de l’autre, alors que beaucoup de personnes qui luttent restent dans la rage, une forme de révolte qui doit avoir sa place face au sombre tableau de notre société, mais à laquelle il faut apporter un peu de lumière. La violence est avant tout systémique. L’amour de l’autre doit s’inscrire dans une perspective révolutionnaire. 

Plutôt que d’avoir des discours moralisateurs, il vaut mieux aller vers des actions concrètes, par exemple, s’attaquer à telle multinationale, banque ou institution. Si elles ont des pertes économiques, elles vont se remettre en question. C’est le mode de vie des personnes les plus riches qui est davantage responsable du réchauffement climatique. La société est responsable de qui l’on devient et il faut un changement général qui se fera dans la lutte contre l’oppression, avec des actions fortes et unitaires contre le capitalisme. 

Mr Mondialisation : Quelles sont les actions concrètes qui peuvent fédérer ?

Loïc :  Pour la multinationale Total, par exemple, il y a plusieurs actions possibles : on peut envahir leur siège, bloquer leurs assemblées générales. On peut aussi bloquer les usines d’armement, qui sont les premières marchandises exportées à l’échelle mondiale et sont le berceau des guerres et massacres. En fait, il faut s’impliquer là où il y a la destruction par des projets absurdes qui sont très contestés localement. C’est important d’avoir un objectif clair.

Mr Mondialisation : Comment éviter la criminalisation des mouvements écologistes / contestataires ?

Loïc :  Je pense que c’est possible, dans ma déclaration dans le procès du moine en Allemagne, où je suis accusé d’avoir poussé un policier dans la boue, j’exprime l’idée d’une stratégie à réaliser en manifestation. En voici un extrait :

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« Comment faire ? L’idéal serait d’avoir un moyen d’auto-organisation depuis la base, un moyen qui pourrait être utilisé dans n’importe quelle situation de manifestation et que tout le monde connaîtrait. En discutant avec des amis de cette idée, c’est le signe de la croix jaune, symbole de la lutte de Lützerath qui est resté. C’est un signe simple que chacun pourrait réaliser en croisant ses deux bras en face de soi. Ce signe signifierait : « Je suis motivé pour avancer à travers la ligne policière. »

À partir du moment où une personne fait ce geste, tous les autres autour peuvent décider ou non de le faire également. Si peu de monde fait le geste, l’idée n’est pas essayée. Mais si c’est une levée massive de bras en croix qui s’élève naturellement les corps se mettront ensemble en mouvement. La signification de ce geste devra être complétement non-violente, c’est une condition importante afin qu’un maximum de personnes présentes dans la manifestation puissent y participer. Je sais combien, notamment en Allemagne, les débats sur la violence et la non-violence agitent et divisent. Si l’envie d’essayer cette stratégie s’exprime, il faudra lui laisser l’occasion d’exister. 

Avant de commencer à faire le geste, il est préférable d’espacer le dispositif policier, surtout en milieu rural où il y a de la place. L’objectif sera de tenter d’ouvrir des brèches pour que la manifestation puisse s’engouffrer. Les personnes les plus déterminées et capables d’endurer des coups se placeront à l’avant. Avec l’avancée massive du reste des personnes, le moment du contact sera très bref et moins long que pendant des affrontements classiques. Rapidement, la puissance de la masse coordonnée prendra le dessus sur la police qui se trouvera rapidement acculée à cause de la simultanéité de l’action.

Si jamais des policiers sont particulièrement violents, les plus déterminés pourront tenter de faire des câlins comme le frère Markus l’a suggéré, un policier qui se retrouve sous trois câlins simultanément aura du mal à continuer à exercer sa violence. Il faudra faire attention de ne pas les étouffer pour autant. Si une personne en profite pour tenter de frapper un policier, les manifestants pourront également lui faire un câlin pour qu’il se calme. Mais cela a peu de chance d’arriver car ce n’est pas arrivé à Lützerath quand à deux reprises le cortège a passé les lignes policières. Les manifestants étaient plus intéressés à courir afin d’atteindre le village. »

Mr Mondialisation : À l’heure actuelle, la société est ultra-polarisée. Comment nous réconcilier ?

Loïc :  “ Les paroles nous divisent, les actes nous unissent” disait un anarchiste italien lors d’une assemblée de l’internationale noire. La classification de notre société empêche les liens et la compréhension mutuelle, on le voit très bien avec le film Snowpiercer, où dans chaque wagon se trouvent des bulles de conscience, ressemblant à nos bulles algorithmiques sur les réseaux. 

Le meilleur moyen d’éviter cette division, c’est de ne pas participer au cloisonnement. Je pense que c’est une erreur de quitter X même si les algorithmes vont davantage valoriser des pensées qui ne sont pas les nôtres, on perd le maigre contact qu’on peut avoir avec d’autres personnes qui ne pensent pas pareil.

Pour moi, il faut être créatif, sans prétention, être force de proposition et voir si elles ont un écho dans les cœurs. Regardons les gilets jaunes, c’était nouveau, chaque personne a pu se l’approprier. On peut ne pas être d’accord sur les paroles, mais on va être d’accord sur les actions. Il faut laisser de la place pour d’autres formes de sociétés. Se battre contre ce qui fait un sens commun, là, on est tous d’accord et on peut avancer et évoluer mutuellement.

« Il faut quitter le symbolique, aller vers des actions concrètes et communiquer pour expliquer ». 

Mr Mondialisation : on dit souvent qu’il faut savoir se reposer dans le militantisme ? Comment fais-tu pour te déconnecter et te ressourcer ? 

Loïc :  Dans le livre Résurrection de Tolstoï, le narrateur visite des prisons où des révolutionnaires sont emprisonnés. Cette citation m’avait marqué, je l’avais partagé en 2016 : 

– Pour les jeunes, cet emprisonnement cellulaire est une chose terrible, déclara la tante, en allumant, elle aussi, une cigarette.

– Pour tout le monde, j’imagine ? observa Nekhlioudov.

– Non, pas pour tout le monde. Pour les véritables révolutionnaires, plusieurs me l’ont dit, c’est au contraire un repos, une sécurité. Dans cette société, ils subissent l’angoisse, les privations, la terreur, craignant à la fois et pour eux, et pour les autres. Espérant chaque jour la fin de la misère, de l’exploitation. Torturant leur pensée à chaque instant pour savoir comment frapper efficacement la machine. Puis, un beau jour, on les prend et tout est fini, toute responsabilité cesse, ils n’ont plus qu’à rester étendus et se reposer. J’en connais qui, en se voyant pris, ont éprouvé une joie réelle.

Quand j’étais emprisonné à Hambourg, j’ai pu aussi me reposer. Même s’il y a aussi des douleurs et des traumatismes. Sinon, j’adore faire des boutures, notamment des groseilliers que j’aide à tailler à droite à gauche, et que je donne ensuite. Je fais ça en pirate, quand j’ai 30 minutes, je plante et ça va mieux. J’adore jouer aux jeux vidéos aussi, où on résiste collectivement à des vagues d’ennemies dans un jeu vidéo développé par des turcs qui s’appelle Mount & Blade Warband, mod Full Invasion Osiris.

Et rien de tel que de voir des amis, boire un coup, se retrouver le soir, discuter, participer à des cafés slam, des open mic, où tu peux écouter ou poser un texte. S’écouter mutuellement, c’est un moment puissant de partage commun. Il y a aussi des événements d’open mic, la poésie humaine qui s’exprime, c’est très précieux et Nancy continue d’offrir de plus en plus d’opportunités avec les Rap Session où les cœurs accordent leurs pulsations au rythme des sons.

Mr Mondialisation : Pour rapetisser l’échelle et permettre de s’identifier, que fais-tu de peu écologique dans ton quotidien ? 

Loïc : Pour aller à Bure, c’est perdu dans la Meuse, je ne peux pas faire autrement que de prendre ma voiture. J’ai l’impression que ce n’est pas grave, car si le projet n’aboutit pas, cela deviendra une mesure de compensation énorme.

« Les conditions d’existence de la société nous amènent à être problématique, à acheter tel ou tel produit, on a besoin d’être dans le monde tel qu’il est pour changer le monde ».

Les conditions d’existence de la société nous amènent à être problématique, à acheter tel ou tel produit, on a besoin d’être dans le monde tel qu’il est pour changer le monde. On peut cependant tenter de créer des écolieux, des écoquartiers, des écovillages inclusifs à toutes les classes sociales sans préalable de capacité financière grâce à une mutualisation des richesses… Tenter de se réapproprier des terres. L’important, c’est de ne pas être dans la culpabilité. 

Merci infiniment à Loïc pour son temps, cet échange riche et ses conseils de résistance face à un modèle destructeur. Comme le rappelle le célèbre proverbe : « Ils ont essayé de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines »

– Mr Mondialisation

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