«Je veux une mort qui fera parler le monde entier» – Une journaliste assassinée par Israël pour avoir dit la vérité


par Caitlin Johnstone

Israël considère les journalistes comme ses ennemis parce qu’Israël est l’ennemi de la vérité.

Israël a assassiné une photojournaliste à Gaza lors d’une frappe aérienne visant le domicile de sa famille mercredi, au lendemain de l’annonce de la sortie à Cannes, le mois prochain, d’un documentaire dans lequel elle apparaît.

Elle s’appelait Fatima Hassouna. Neuf membres de sa famille auraient également été tués dans le bombardement. Elle allait se marier dans quelques jours.

Le documentaire s’intitule «Put Your Soul on Your Hand and Walk» (Mets ton âme dans ta main et marche) et traite des crimes commis par Israël à Gaza.

Dans un post Instagram publié en août dernier, Hassouna écrivait ce qui suit :

«Si je meurs, je veux une mort bruyante. Je ne veux pas être juste une info flash ou un numéro dans un groupe ; je veux une mort que le monde entendra, un impact qui restera à travers le temps, et une image intemporelle qui ne pourra être enterrée par le temps ou le lieu».

La photographe palestinienne Fatima Hassouna a été tuée, ainsi que neuf membres de sa famille, dans une frappe aérienne israélienne qui a visé leur maison à Gaza mercredi.
Hassouna, qui avait acquis une reconnaissance internationale pour son photojournalisme documentant l’impact de la campagne militaire israélienne sur la population civile de Gaza, était la figure centrale d’un documentaire de la réalisatrice franco-iranienne Sepideh Farsi, dont la première était prévue à Cannes en mai.

Hassouna considérait son appareil photo comme une arme pour changer le monde et défendre sa famille. Elle a déclaré dans une vidéo partagée par Middle East Eye :

«En tant que Fatima, je crois que l’image et l’appareil photo sont des armes. Je considère donc mon appareil photo comme mon fusil. Tant de fois, dans tant de situations, je dis à mes amis : «Venez voir, ce ne sont pas des balles que nous chargeons dans un fusil. Bon, je vais mettre une carte mémoire dans la caméra. C’est la balle de la caméra, la carte mémoire. Elle change le monde et me défend. Elle montre au monde ce qui m’arrive et ce qui arrive aux autres». Je considérais donc cela comme mon arme, avec laquelle je me défendais. Et pour que ma famille ne soit pas oubliée. Et pour que je puisse documenter l’histoire des gens, afin que l’histoire de ma famille ne disparaisse pas dans les limbes».

Apparemment, Israël considérait également l’appareil photo de Hassouna comme une arme.

Comme l’a fait remarquer Ryan Grim sur Twitter :

«Pour que cela ait été un acte délibéré – ce qui est clairement le cas -, réfléchissez à ce que cela signifie. Une personne au sein des forces de défense israéliennes a vu que le film de Fatma avait été sélectionné à Cannes. Elle a alors proposé de l’assassiner. D’autres personnes ont examiné cette suggestion et l’ont approuvée. Puis d’autres personnes l’ont mise à exécution».

Israël a assassiné un nombre record de journalistes à Gaza tout en empêchant toute presse étrangère d’accéder à l’enclave, car Israël considère les journalistes comme ses ennemis. Et Israël considère les journalistes comme ses ennemis parce qu’Israël est l’ennemi de la vérité.

Israël et ses soutiens occidentaux comprennent que la vérité et le soutien à Israël sont incompatibles. Ceux qui soutiennent Israël ne s’intéressent pas à la vérité, et ceux qui s’intéressent à la vérité ne soutiennent pas Israël.

C’est pourquoi la lumière du journalisme est agressivement étouffée à Gaza, tandis qu’Israël augmente massivement son budget de propagande pour influencer l’opinion publique.

C’est pourquoi des journalistes comme Fatima Hassouna sont assassinés tandis que les services de propagande occidentaux connus sous le nom de presse grand public commettent des fautes professionnelles pour cacher la vérité sur les crimes d’Israël.

C’est pourquoi les journalistes occidentaux sont interdits à Gaza tandis que les institutions occidentales réduisent au silence, expulsent, licencient et marginalisent ceux qui dénoncent la criminalité d’Israël.

Israël et la vérité ne peuvent coexister. Les ennemis d’Israël le savent, et Israël le sait. C’est pourquoi les principales armes d’Israël sont les bombes, les balles, la propagande, la censure et l’obstruction, tandis que la principale arme des ennemis d’Israël est la caméra.

La mort de Fatima Hassouna a bel et bien été entendue. Tous ces bruits forts ouvrent de plus en plus les yeux de ceux qui sommeillent.

source : Caitlin Johnstone





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