• ven. Sep 20th, 2024

Trucs et astuces pour un bivouac écolo


Vous lisez la quatrième partie de notre série d’été « Le camping, une pratique écolo ? ». Pour ne pas rater la suite, inscrivez-vous à notre infolettre.


Vous avez été des dizaines à répondre à notre appel à témoignages sur le bivouac : merci ! Nous vous proposons ici une sélection de vos meilleurs conseils pour un bivouac écolo.

Clara, 47 ans : « J’évite qu’ils deviennent des lieux trop fréquentés »

« Lorsque j’essaie de faire le compte de mes nuits en bivouac, j’en suis à plusieurs centaines, sans doute pas loin de 1 000. Pour une femme seule, c’est une expérience d’“empowerment” très puissante, car on va à l’encontre de tellement de préjugés et de peurs instillées par la société patriarcale.

Au fil du temps et en fonction des pays, les types de bivouac varient. À la base, il y a le bivouac vraiment sauvage (forêt, bord de champ, prairie non clôturée). Ensuite, il y a le bivouac en village, où il s’agit de demander l’autorisation de camper (terrain municipal, abords d’église, d’école…). Et enfin, le bivouac “chez l’habitant” : là il faut prendre son courage à deux mains et frapper aux portes des fermes pour s’installer dans un pré ou un bout de jardin. C’est moins sauvage, mais cela offre la possibilité de faire de belles rencontres.

Dans tous les cas, je ne fais jamais de feu, je ne laisse jamais de déchets, en particulier le papier toilette. Je ne documente pas non plus l’exacte position de mes bivouacs sur les réseaux sociaux, afin d’éviter qu’ils deviennent des lieux trop fréquentés. J’avoue être très gênée par les applis qui proposent aux utilisateurs de répertorier leurs lieux de bivouac pour être utilisés ensuite par d’autres. »

Fernand, 74 ans : « La seule trace que je laisse est l’herbe couchée à l’emplacement de la tente »

« Je voyage à vélo et pratique très souvent le bivouac, depuis trente ans environ, été comme hiver. J’ai fait une carrière dans la gendarmerie en unités de montagne, ceci explique cela, peut-être. Je privilégie les bois et les forêts. Moins souvent les petits villages, notamment derrière les cimetières ou contre les églises, où l’herbe est souvent tondue. La seule trace que je laisse est l’herbe couchée à l’emplacement de la tente, je veille particulièrement à ce point. Je fais mes besoins naturels parfois loin du lieu du bivouac, je brûle systématiquement le papier hygiénique. »

Clémence et Facu : « Tranquillité, sécurité, praticité, beauté »

« Nous répondons à votre appel à témoignages depuis notre bivouac au-dessus de la calanque du port d’Alon (Var), la nuit tombe, j’ai les fesses mal calées sur une pierre un peu trop effilée mais j’entends le ressac sur les galets en contrebas et j’entraperçois la mer et le ciel qui rougit entre des pins maigrichons.

Depuis notre départ en voyage à vélo, nous avons la chance de trouver de chouettes spots pour dormir. Tranquillité, sécurité, praticité, beauté. Dans l’ordre qui nous paraît le plus important. Notre mot d’ordre : ça sera plus propre quand on partira qu’à notre arrivée. Nous respectons trop le vivant pour être intrusifs. »

Marie : « Nous emmenons (évidemment) nos déchets non compostables »

« J’ai beaucoup pratiqué l’année dernière lors d’un voyage à vélo d’un an en famille (4 ou 5 nuits par semaine). J’aime être dans un endroit isolé, au milieu des végétaux et animaux, entendre les sons la nuit. J’aime redécouvrir le lieu le matin, la lumière est différente, l’herbe est mouillée par la rosée. Nous appartenons au lieu pour un temps provisoire.

J’aime me retourner en partant du lieu de campement et ne voir aucune trace de notre passage, sauf l’herbe couchée à l’emplacement de la tente qui retrouvera vite sa place. Nous emmenons (évidemment) nos déchets non compostables. Pour le compost, nous creusons un petit trou ou cachons les épluchures sous des feuilles. Pour les toilettes, nous recouvrons avec des pierres, des branchages. Nous utilisons un réchaud, donc pas de foyer de feu. Nous utilisons un peu d’eau pour nous laver, utilisation minimale de savon. Nous faisons la vaisselle à l’eau chaude, sans produits. »

Garder un endroit propre, le maître mot de beaucoup de bivouaqueurs.
Pexels/CC/Yusuf Çelik

Angelica : « Je passe une seule nuit au même endroit »

« J’ai commencé le bivouac avec des amis dans les Pyrénées dans mon début de vingtaine. J’en fais désormais en solo également, entre mai et octobre. Je ne laisse jamais de déchets, je passe une seule nuit au même endroit, c’est le mode de voyage le plus connecté et respectueux du vivant, on entend les autres animaux passer à côté de nous la nuit, c’est une sensation étrange au début, presque effrayante, car on a perdu cette connexion au vivant et la retrouver surprend. »

Alban : « Pour la cuisine, c’est un réchaud à bois, léger et compact »

« Pour nous c’est tarp (abri) et hamac en forêt. Verts pour la discrétion. Pour la cuisine, c’est un réchaud à bois, léger et compact, avec du feu de petites brindilles, et on peut le poser sur une tuile ou dans un trou pour la sécurité. Pour les besoins naturels, une petite pelle démontable permet de faire un trou et de le reboucher. Un sac poubelle pour rapporter ses déchets est obligatoire. Bien penser à effacer toute trace de passage au petit matin.

Le bivouac est pratique, gratuit, et il y a toujours le petit jeu de “trouver le bon coin”. Et une petite flasque de rhum permet de finir la soirée en discutant emmitouflé dans notre pull devant notre petit feu. »

Papoivre, 47 ans : « Une sensation de grande autonomie »

« Il y a quatre ans, post-Covid, j’ai décidé de ne plus jamais prendre l’avion. Randonner en itinérance en France, voire en Europe, a dès lors constitué pour moi le moyen d’assouvir ma soif de marche et de nature.

Pourquoi le bivouac ? Parce qu’il procure une grande liberté (pas d’étapes imposées par les réservations d’hébergement), parce qu’il donne une sensation de grande autonomie (avec mon panneau solaire et 5 kg de nourriture, je peux me couper du monde une semaine), parce qu’il apprend la sobriété (mes articulations de quadra m’ont conduit à me plonger dans le monde du randonneur léger qui, outre ses avantages pour le corps, enseigne une forme de dépouillement qui me plaît bien), et parce qu’il nous immerge pleinement. »

Aurélien : « Impossible d’être zéro empreinte »

« Comment être écolo en rando ? Faire comme si je n’étais jamais passé. […] Néanmoins, malgré les précautions, c’est impossible d’être zéro empreinte. Déjà, tout le matos que j’ai acheté, puis racheté en mieux, puis racheté en super mieux. Le gaz que j’utilise pour faire chauffer l’eau. Les trucs que je perds malgré moi (opinel, embouts de bâtons, sardine de tente…). En échange, j’ai une poche réservée à tout ce que je trouve sur mon chemin (emballage plastique généralement). Et puis, il y a la voiture pour se rendre dans des coins paumés. Ce pourquoi désormais, je pratique également l’aventure train-vélo-bivouac. »

Stéphane : « Être à l’abri des regards »

« Je fais du vélo, en mode voyage sportif, je roule jusqu’à 22 heures le soir, et je m’arrête là où je me trouve. Je cherche à être à l’abri des regards, la discrétion c’est le maître mot. Les abribus, un préau d’école, les tribunes de stades de foot à la campagne ; près des cimetières, c’est idéal pour avoir accès à l’eau. Certains se réfugient aussi dans les sas des banques quand il pleut, mais c’est pas très légal ! Et sinon, entre les haies, à mi-pente — j’évite les creux de vallée et les sommets. Être respectueux des lieux, ça fait partie de l’esprit cyclotourisme, du savoir-être. »

Nicolas : « Des souvenirs inoubliables »

« À 20 ans, je m’engage dans la réserve opérationnelle de l’armée de terre. Premier bivouac sous tente. Pédagogie et soin des hommes au programme : nous découvrons quasiment tous comment faire un sac, un feu, préparer sa zone, monter une tente, etc. L’activité se passe et peu avant de partir : nettoyage de zone, “Vous ramassez tout ce qui ne pousse pas dans la forêt”. Bien que sur un terrain militaire, nous découvrions que la zone était infestée de bouteilles, canettes, cartouches de chasse, etc. Ce fut un “premier contact” en douceur, mais pas percutant.

Depuis ? Je pars régulièrement avec peu de matériel : bâche, sac à dos, couteau, de quoi faire du feu et manger selon les saisons. Parfois, juste avec un téléphone chargé pour entretenir les fondamentaux de la survie. […] C’est un retour à la terre que je transmets à mes jeunes enfants, pour eux c’est l’aventure : plein de bêtes, de bruits, de sensations nouvelles et les nuits à la belle étoile qui leur laissent des souvenirs inoubliables. »



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