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Comment l’Espagne est devenue la maison de retraite de l’Europe, par Élisa Perrigueur (Le Monde diplomatique, août 2024)

ByVeritatis

Août 4, 2024


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Martin Parr. — De la série « Benidorm », 1999

© Martin Parr / Magnum Photos

Les lueurs roses du coucher de soleil éclairent le mont Benacantil où se dresse le château de Santa Barbara, sur la Costa Blanca méditerranéenne. Un vent, trop chaud pour ce mois de mars, parcourt les allées piétonnes d’Alicante, ville côtière de 330 000 habitants située dans la communauté valencienne, l’une des dix-sept régions autonomes d’Espagne. À l’étage d’un fast-food avec vue sur une place arborée, la langue française résonne. Une vingtaine de retraités, en couple ou célibataires, louent cette atmosphère envoûtante autour d’un « apéro francophone », un événement organisé ici tous les jeudis, depuis 2022. Ils ne se connaissaient pas initialement, mais partagent un point commun : venus de France, de Suisse ou du Canada, ils ont élu domicile sur la Costa Blanca, soit pour les mois d’hiver, soit définitivement. Ils n’avaient souvent aucun lien familial avec ce littoral touristique. Ils l’ont choisi pour « son climat et sa douceur de vivre, indique Pierre, 71 ans, ancien dessinateur industriel lillois. Il y a trois cents jours de soleil par an. Les Espagnols sont très accueillants avec nous. On n’a pas à se plaindre ici. Mes amis qui travaillent encore en France n’attendent que de venir ».

La communauté valencienne enregistre 20 000 résidents français à l’année, dont plus d’un tiers dépassent les 60 ans. Au total, l’Espagne accueille 161 000 retraités touchant une pension du régime général hexagonal ; sans compter les milliers de personnes âgées qui vont et viennent, y passent l’hiver, sans le déclarer, et que la presse locale et française surnomme parfois les « hirondelles », par comparaison avec les oiseaux migrateurs.

« Je vois souvent des nouvelles têtes », assure Pierre, qui a lancé les apéros « au succès grandissant » par le biais du réseau social Facebook, il y a deux ans. L’objectif ? « Connecter entre eux les francophones, faire des rencontres, s’échanger des bons plans. » Lui apprend le castillan, « mais beaucoup d’autres Français ne s’y mettent pas (…)

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