Envoyés en orbite le 5 juin, les astronautes de la NASA Barry Wilmore et Sunita Williams traversent une épreuve peu enviable : en raison d’un dysfonctionnement dans le vaisseau Starliner, construit par Boeing, ils pourraient bien rester dans la Station Spatiale Internationale (ISS) jusqu’en 2025.
Ils devaient rester dans l’espace huit jours seulement, mais c’est un tout autre programme qui se dessine. Le problème rencontré dans la capsule les empêche de garantir un retour en sécurité sur Terre. L’ironie du sort, c’est que la mission avait pour but de démontrer la fiabilité du vaisseau de Boeing. Pour ce faire, trois essais s’étendant sur un mois avaient été effectués avant de parvenir, au quatrième coup, à décoller. Cependant, le trajet n’en fut pas moins chaotique. Une « petite fuite » d’hélium et cinq propulseurs sur les vingt-huit présents s’arrêtent lors du vol. Résultat, même si Boeing insiste pour que les astronautes rentrent avec le même vaisseau, assurant sa fiabilité, la NASA refuse de risquer leur peau.
Pour régler cet inconvénient de taille, un sauveur assez inattendu pourrait faire son apparition. Et ce n’est pas Boeing. La décision ne sera pas officielle avant la mi-août, et elle fait débat, mais ce serait bien Elon Musk, au moyen de SpaceX, qui serait envisagé comme la solution de repli.
De quoi mettre en péril le programme spatial Starliner de Boeing et faire de SpaceX le grand gagnant de cette mission. Les deux entreprises de l’astronautique et du vol spatial étaient mises en concurrence depuis 2014. Mais Boeing ne parvient plus à suivre la course effrénée dans l’espace. Selon les informations du Monde, un audit indépendant aura permis de souligner pas moins de quatre-vingts défaillances et des années de retards. Les surcoûts seraient supérieurs à 1,4 milliard de dollars. Pas une mince affaire.
En réflexion pour le moment, le plan de secours serait de se greffer à l’un des vols de relève des quatre membres d’équipages permanents à l’ISS afin d’intégrer les deux astronautes au vol retour. Le prochain serait alors effectué par SpaceX en février 2025. Une prise de décision capitale pour la NASA qui offrirait une nouvelle voie à l’entreprise du milliardaire et enterrerait le constructeur aéronautique centenaire dans sa filière spatiale. Autant dire que nombreuses sont les personnes suspendues aux lèvres de l’Agence fédérale qui doit rendre son verdict à la mi-août.