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L’Annelies Ilena, le « navire de l’enfer » tel qu’il est surnommé par les ONG de défense de la mer, va commencer dans quelques jours sa campagne de pêche dans les eaux européennes. Alors qu’on pensait que le projet porté par la Compagnie des pêches Saint-Malo était enterré, il n’en est rien.
Souvenez-vous, en mai dernier, Hervé Berville, alors secrétaire d’État chargé de la mer, refusait de transférer des quotas de pêche de merlan bleu, principal poisson utilisé pour fabriquer de la pâte à surimi, vers la Pologne, pays dans lequel ce navire de 145 m de long, propriété de la multinationale néerlandaise Parlevliet & van der Plas, est pavillonné.
22 000 tonnes de merlan bleu échangées
Mais cette victoire des ONG fut de courte durée. Fabrice Loher, le nouveau ministre chargé de la Mer et de la Pêche, a finalement acté le transfert de ces quotas. Bloom a révélé un nouvel arrêté ministériel en date du 6 novembre, qui modifie la répartition des quotas de pêche.
« [Le ministre] a reconnu que les 22 000 tonnes de merlan bleu avaient été échangées avec la Pologne en mars et en septembre avant qu’il ne prenne ses fonctions, mais sans préciser les contreparties exactes ni les bénéficiaires de ces quotas », rapporte l’association dans un communiqué du 13 novembre.
Retombées pour la filière française
L’après-midi même, c’est au tour du ministère de publier un communiqué dans lequel le ministre justifie cet échange de quotas en raison « des retombées suffisantes pour la filière française ». Selon lui, « le stock de merlan bleu est en bon état de conservation, et fait l’objet d’une exploitation maîtrisée, sur la base d’avis scientifiques ».
Bloom déplore, quant à elle, que ces 22 000 tonnes de poisson, qui revenaient de droit aux pêcheurs français, aient été cédées à la Pologne. « À l’heure de l’urgence climatique et de l’effondrement de la biodiversité, le gouvernement français choisit de se soumettre aux exigences des lobbies de la pêche industrielle néerlandaise, au détriment des écosystèmes et des animaux marins qui vont voir fondre sur eux ce monstre marin qui avalera tout sur son passage », estime Lætitia Bisiaux, chargée de projet chez Bloom.
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