Quel avenir pour les Palestiniens ?, par Thomas Vescovi (Le Monde diplomatique, novembre 2024)


Dossier : Introuvable paix au Proche-Orient

Entre plans d’expulsion et arrestations arbitraires massives pour faire pression sur la population, le gouvernement israélien d’extrême droite entend sceller définitivement le sort des Palestiniens. Jamais, depuis 1948, leur avenir n’a semblé autant menacé.

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Mahmoud Alhaj. – « Distortion No.3 », 2019

Il n’a fallu que quelques heures pour comprendre que l’élimination du chef du Hamas Yahya Sinwar, survenue dans le sud de la bande de Gaza le 16 octobre, n’accélérerait pas la fin de la guerre. « Ceci ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin » : le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a rapidement fait savoir qu’il maintenait sa préférence à l’usage de la force plutôt qu’aux négociations pour libérer les otages israéliens. Par la voix de M. Khalil Al-Hayya, membre du bureau politique du Hamas et chef de la délégation palestinienne lors des négociations, l’autre partie a réaffirmé qu’aucune libération n’interviendrait sans un cessez-le-feu impliquant le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza et l’élargissement de prisonniers palestiniens.

De part et d’autre, il s’agit de survie politique : le Hamas ne peut accepter un accord au rabais vu le prix payé par sa population depuis le 7 octobre 2023 au soir et les multiples nuages qui assombrissent l’horizon des territoires palestiniens ; entre procès pour corruption et sondages incertains en cas d’élections, M. Netanyahou avance, lui, sur une ligne de crête et cherche à maintenir sa coalition d’extrême droite.

En tout état de cause, la stratégie de Tel-Aviv ne permet pas d’entrevoir la conclusion d’un accord. Opposés au déploiement d’une force militaire internationale tout autant qu’au retour au pouvoir de l’Autorité palestinienne, les dirigeants israéliens plaident pour le maintien d’une partie au moins de leurs troupes dans la bande de Gaza, notamment pour garder le contrôle sur l’ensemble des points de passage et la frontière avec l’Égypte. Avec la construction de bases militaires et de nouvelles routes — à l’instar du corridor de Netzarim, qui coupe Gaza en deux —, l’armée aurait pris possession d’au moins 26 % de l’enclave palestinienne. Ce maillage du territoire permet de filtrer les populations autorisées à transiter vers le nord, mais aussi d’organiser son administration.

Imposer (…)

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