Les particules de plastique s’accumulent dans l’air, le sol, l’eau. – Flickr/CC BY 2.0/Emilian Robert
Les particules de plastique s’accumulent dans l’air, le sol, l’eau. – Flickr/CC BY 2.0/Emilian Robert
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Les signaux d’alarme se multiplient. Les particules de plastique s’accumulent dans l’air, le sol, l’eau. On les respire, on les ingère. On finit par les retrouver dans nos poumons, nos intestins, notre sang, nos nerfs, notre cerveau. Elles feraient peser de vrais risques sur la santé humaine. C’est l’un des constats du rapport publié par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) le 14 novembre.
Les parlementaires ont auditionné une dizaine de scientifiques experts de ces problématiques afin de mieux comprendre l’état des connaissances actuelles. À la suite de ce travail, ils émettent neuf recommandations, destinées à être soumises aux négociateurs du futur traité mondial contre la pollution plastique. La dernière session de ces négociations aura lieu du 25 novembre au 1er décembre 2024 à Busan (Corée du Sud).
« Beaucoup d’aspects ne font pas consensus dans le cadre de ces négociations, mais s’il y a un sujet sur lequel tout le monde est d’accord, c’est celui de la nécessité de protéger la santé humaine face à la pollution plastique », a expliqué Philippe Bolo, député, lors de la présentation. Les chercheurs auditionnés ont cité de multiples études qui révèlent des corrélations inquiétantes entre présence de plastiques et altération de certains organes (poumons, intestin…), pouvant conduire à l’apparition de diverses pathologies.
Le plastique ne coûterait pas cher
La communauté scientifique se heurte encore à des difficultés méthodologiques. Identifier et quantifier les micro ou nanoplastiques reste complexe, notamment en raison de leurs composition, taille et forme très variables. Autre obstacle : plus de 16 000 produits chimiques ont été identifiés dans les plastiques, dont un quart est classé comme dangereux. Mais pour les 10 000 autres, il n’existe aucune donnée sur leur dangerosité.
Le rapport pointe également des coûts sanitaires « particulièrement inquiétants ». Selon une étude exploratoire menée uniquement aux États-Unis et sur trois molécules (PBDE, BPA et DEHP), les coûts s’élèveraient déjà à 675 milliards de dollars (environ 637 milliards d’euros). « La quantification des externalités négatives du plastique remet en cause l’idée répandue selon laquelle le plastique ne coûte pas cher. C’est la population qui subit les effets et les coûts liés à ces substances chimiques et non leurs producteurs », jugent les parlementaires.
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