Philippe Ginestet, fondateur de GIFI, a mis en vente l’entreprise de déco à bas prix. Après avoir passé 45 ans à la tête de cette société, il dit vouloir en « assurer la pérennité », mettant ainsi en jeu quelque 6 500 emplois. Un casse-tête pour les collectivités locales et une désillusion pour les employés, qui dénoncent un manque de transparence flagrant.
« La direction ne nous informe de rien », confie une source interne à France 3 Régions. Ces derniers mois, les signes de naufrage s’accumulaient : retards de salaires, fournisseurs impayés, et suppressions de postes déguisées. En mai dernier, la holding familiale obtenait un prêt de 100 millions d’euros pour rééchelonner sa dette, selon Le Monde. Mais cette bouffée d’air n’aura été qu’un sursis. Aujourd’hui, Carrefour et le groupe Zouari se positionnent comme repreneurs potentiels, mais les offres restent floues. Et pendant que les tractations s’organisent, le flou persiste pour les salariés, dont la moitié est basée en Nouvelle-Aquitaine.
Ce modèle de « bazar à petit prix », autrefois synonyme de succès, pose désormais question. Est-il encore viable dans une économie où les coûts explosent, du transport à l’énergie ? Elle a « tout pour devenir numéro un du secteur », affirme l’avocat de Ginestet. Mais à quel prix ? Dans cette équation, ce sont les employés qui risquent d’être les premiers sacrifiés, illustrant une fois de plus le fossé entre les logiques financières et humaines.