Emmanuel Barbe, nommé pour conduire la mission nationale « Contre les violences, protéger tous les usagers de la route », est un ancien préfet de police et haut fonctionnaire aux positions controversées sur le vélo. – © P.O Chaput / Reporterre
Emmanuel Barbe, nommé pour conduire la mission nationale « Contre les violences, protéger tous les usagers de la route », est un ancien préfet de police et haut fonctionnaire aux positions controversées sur le vélo. – © P.O Chaput / Reporterre
Mis à jour le 19 novembre 2024 à 16h51
Durée de lecture : 2 minutes
Vendredi 15 novembre, François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, et Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, ont annoncé la nomination du préfet Emmanuel Barbe, ancien délégué interministériel à la sécurité routière, pour conduire la mission nationale « Contre les violences, protéger tous les usagers de la route ».
La mission avait déjà été annoncée lors de la rencontre du 21 octobre dernier entre le ministre des Transports, la déléguée interministérielle à la sécurité routière et les principales associations de cyclistes après l’homicide de Paul Varry par un automobiliste. Elle devra proposer au gouvernement des mesures pour réduire les conflits d’usage et les comportements agressifs liés au partage de la voie publique.
« Le vélo est plus dangereux que les autres modes de transport »
Emmanuel Barbe est un ancien préfet de police et haut fonctionnaire aux positions controversées sur le vélo. Lors du congrès de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) en 2017, il déclarait que « le vélo est plus dangereux que les autres modes de transport ». Un élément de langage souvent utilisé pour décrier le vélo, déplorait l’association de cyclistes.
Sous son mandat comme délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe avait aussi été à l’origine de la loi imposant le port du casque pour les enfants de moins de 12 ans et défendu une généralisation du port du casque. Des propos là aussi polémiques, le port du casque ne résolvant pas les problèmes du déficit d’infrastructures en faveur du vélo et la pénalisation des cyclistes risquant de ralentir l’essor du vélo.
En 2018, alors délégué à la sécurité routière, il avait également été filmé sortant de sa voiture garée sur une piste cyclable, dans un reportage diffusé sur M6. Cela « montre que M. Barbe pense automobile et pas vélo », avaient dénoncé les cyclistes, avant de recevoir ses excuses : « La sécurité routière, c’est être tous responsables, y compris moi. »
Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière (@RoutePlusSure), sait montrer le bon exemple en se garant sur une bande cyclable. pic.twitter.com/TDJIfD9zmx
— Paris sans bagnole (@PariSansBagnole) February 17, 2018
Dans un communiqué, la FUB a exigé que cette mission nationale soit « à la hauteur des attentes citoyennes ». Elle demande à ce que la lutte contre les violences motorisées soit améliorée et appelle à « mobiliser pleinement la police et la justice dans la lutte contre les comportements violents » sur la route et à « construire des aménagements cyclables sécurisés ».
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