Le directeur du Service russe de renseignement extérieur, Sergueï Narychkine, a assuré lors d’une interview publiée ce 20 novembre que la Russie ne laisserait pas «impunie» l’aide que des pays de l’OTAN offriraient à l’Ukraine pour frapper dans la profondeur du sol russe.
«Les tentatives de certains alliés de l’OTAN de participer à la réalisation d’éventuelles frappes à longue portée avec des armes occidentales sur le territoire russe ne resteront pas impunies», a déclaré dans une interview accordée au magazine «Défense nationale», publiée ce 20 novembre, Sergueï Narychkine.
Le directeur du Service russe des renseignements extérieurs (SVR) était interrogé sur les «changements annoncés» par Vladimir Poutine dans la doctrine nucléaire russe. Des changements qui, estime-t-il, ont été «accueillis avec circonspection» par l’Occident, qui selon lui se rendrait compte que cette modification «exclut en fait la possibilité d’une victoire sur les forces armées russes sur le terrain».
Narychkine a par ailleurs estimé que «les élites militaires et politiques de l’Occident prennent de plus en plus conscience de la fermeté des intentions de la Russie et de la nécessité de faire preuve d’une plus grande retenue dans leurs actions afin de ne pas s’impliquer dans un conflit militaire direct avec notre pays, ce qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour eux».
Le 19 novembre, le président russe a signé un décret approuvant la mise à jour de la doctrine nucléaire. Annoncée fin septembre, celle-ci élargit les possibilités de recours à l’arsenal nucléaire, en considérant notamment comme une «attaque conjointe» toute agression menée par un État non nucléaire mais soutenu par un pays doté.
Le 17 novembre, citant des responsables américains, le New York Times a rapporté que Joe Biden avait autorisé Kiev à tirer des missiles semi-balistiques ATACMS dans la profondeur du territoire russe. Une information que l’administration Biden a jusqu’à présent refusé de commenter. Toutefois, certains dirigeants ont réagi à l’information, à l’instar d’Emmanuel Macron, qui a estimé qu’il s’agissait d’une décision «toute à fait bonne».
Le 12 septembre, Vladimir Poutine avait prévenu que toute attaque sur le territoire russe, à l’aide de missiles à longue portée occidentaux, serait perçue comme une implication directe des pays de l’OTAN dans le conflit, dans la mesure où Kiev ne dispose pas des moyens pour opérer seuls de telles armes.