Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a appelé jeudi les États parties à « se conformer » aux mandats d’arrêt émis à l’encontre de Benjamin Netanyahu, Yoav Gallant et Mohammed Deif.
« Je lance un appel à tous les États parties pour qu’ils respectent leur engagement à l’égard du Statut de Rome (le traité ayant créé la CPI) en respectant et en se conformant à ces ordonnances judiciaires », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La CPI a émis jeudi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis durant le conflit à Gaza et, pour M. Deif, commis lors de l’attaque du 7 novembre 2023 contre Israël qui a déclenché la guerre.
Ce mandat d’arrêt limite théoriquement les déplacements du Premier ministre israélien, puisque n’importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l’arrêter sur son territoire.
« Aujourd’hui, notre esprit collectif et notre attention doivent se porter sur les victimes de crimes internationaux en Israël et dans l’État de Palestine, » a poursuivi M. Khan.
Khan a indiqué que son enquête sur la situation à Gaza se poursuivait et que son équipe examinait « d’autres pistes d’enquête dans les zones relevant de la compétence de la Cour, à savoir Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est ».
« Je suis profondément préoccupé par les informations faisant état d’une escalade de la violence, d’une nouvelle réduction de l’accès humanitaire et d’une expansion continue des allégations de crimes internationaux à Gaza et en Cisjordanie », a ajouté le procureur.
Benjamin Netanyahu a qualifié les mandats d’arrêt d' »antisémites », « absurdes », et a dit les rejeter avec « dégoût ».
De son côté, le Hamas a estimé que les mandats d’arrêt contre les responsables israéliens constituaient « une étape importante vers la justice ».
Selon Israël, Mohammed Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.
Un mandat d’arrêt a tout de même été émis à son encontre car le procureur de la CPI n’a pas été en mesure de déterminer si M. Deif est mort, a précisé la juridiction.