Peu après, la Grande-Bretagne a autorisé l’Ukraine à utiliser contre la Russie des missiles Storm Shadows à longue portée, à la production desquels participe aussi l’Italie avec la société Leonardo. La Russie a alors frappé un site aérospatial militaire ukrainien avec le nouveau missile hypersonique Oreshnik à têtes multiples non nucléaires, contenant aussi de têtes nucléaires.
Le ministre des Affaires Étrangères russes, Lavrov, a déclaré que de telles attaques contre la Russie sont le signe que l’Occident veut l’escalade, rappelant aussi que le président Poutine avait averti les pays occidentaux de la façon dont la position de la Russie serait changée si cette catégorie d’armes avec portée de 300 km était approuvée. Le 19 novembre, le président Poutine a signé un décret qui ratifie la révision de la doctrine nucléaire russe. Voici, en synthèse, quelles en sont les dispositions clés :
1 « La dissuasion nucléaire est destinée à un potentiel adversaire, qui peut comprendre des pays singuliers et des alliances militaires (blocs, unions) qui considèrent la Russie comme un ennemi potentiel et qui possèdent des armes nucléaires et/ou d’autres armes de destruction de masse, ou qui ont de substantielles capacités de combat de forces d’emploi général.
2 « La Russie s’engagera aussi dans la dissuasion nucléaire contre ces pays qui offrent leur territoire, leurs zones maritimes, l’espace aérien et leurs ressources pour une agression contre elle. L’agression de la part de tout État non nucléaire, mais avec l’implication ou le soutien d’un État nucléaire, sera considérée comme une attaque conjointe contre la Russie ».
3 « En outre, une riposte nucléaire est considérée comme possible en cas de menace critique à la souveraineté de la Russie, y compris avec des armes conventionnelles, dont une attaque contre la Biélorussie ou une attaque massive d’avions de guerre, missiles de croisière, drones ou autres vélivoles qui traversent la frontière russe. »
L’Italie entre dans la catégorie définie au point 2 : bien qu’étant un pays non-nucléaire adhérant au Traité de non-prolifération qui lui interdit de recevoir de quiconque des armes nucléaires, elle héberge sur son propre territoire des armes nucléaires étasuniennes dirigées contre la Russie, à l’utilisation desquelles est prête l’Aéronautique italienne sous commandement étasunien.
L’Italie et d’autres pays européens dans la même situation (Allemagne, Belgique, Pays-Bas) entrent ainsi dans la dissuasion nucléaire russe : c’est-à-dire que des missiles nucléaires russes sont pointés sur les bases nucléaires en Italie.
Ignorant le danger croissant de guerre nucléaire, le gouvernement de Biden, l’OTAN et l’Union européenne intensifient l’escalade contre la Russie, avec l’intention de faire précipiter la situation avant que le gouvernement de Trump puisse ouvrir un canal de négociations avec la Russie.
L’OTAN est en train de conduire en Finlande une grande manœuvre de guerre dirigée contre la Russie à laquelle participent sous commandement USA 28 pays dont l’Italie. L’Union européenne conduira une manœuvre militaire analogue en Allemagne. Les cinq plus grands pays de l’Union Européenne — France, Allemagne, Italie, Espagne et Grande-Bretagne – ont décidé d’émettre conjointement des Obligations de la Défense pour soutenir l’industrie guerrière européenne. Ursula von der Leyen a déclaré que l’UE a besoin d’investir 500 milliards d’euros dans la prochaine décennie par potentialiser ses forces militaires et continuer à armer l’Ukraine.