L’insécurité alimentaire ravage la République Démocratique du Congo où le quart de la population, soit près de 26 millions de personnes, souffre de malnutrition aiguë. 800 000 autres personnes sont également menacées par la faim, a alerté ce 21 novembre l’ONU.
Un quart de la population congolaise continue de souffrir de la faim en raison des conflits et des déplacements, ont averti ce 21 novembre les agences humanitaires de l’ONU, soulignant l’absence d’amélioration de la sécurité alimentaire en République Démocratique du Congo (RDC).
L’insécurité alimentaire demeure préoccupante, notamment dans l’est du pays, où la situation s’est même détériorée. Selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), 6,2 millions de personnes sont actuellement confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence alimentaire, a précisé l’ONU.
Dans ce pays de la région des Grands Lacs, au total, plus de 25 millions de personnes continuent de faire face à des niveaux de crise ou d’urgence en matière d’insécurité alimentaire.
Le Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO, Aristide Ongone Obame a fait part par voie de communiqué : «Les chiffres de l’IPC parlent d’eux-mêmes. Nous devons agir et veiller à ce que le soutien aux moyens d’existence soit fourni au niveau approprié.»
«La FAO s’est engagée à renforcer la résilience des ménages confrontés à l’insécurité alimentaire grâce à des interventions ciblées sur les impacts du changement climatique dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage» a-t-il fait savoir.
Crise alimentaire intensifiée par les conflits et les catastrophes naturelles
La violence armée, la prolongation du conflit et la flambée des prix des denrées alimentaires contribuent à une insécurité alimentaire de plus en plus aiguë en RDC. Les personnes déplacées et retournées, déjà fragilisées, sont les plus touchées par cette crise. Selon la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM), la situation s’est particulièrement détériorée dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les conflits persistants aggravent les conditions de vie.
En raison des combats et des déplacements massifs de populations, environ 6,2 millions de personnes devraient se retrouver confrontées à des niveaux de crise ou d’urgence alimentaire, une hausse par rapport aux 5,4 millions initialement estimés à la mi-2024. Les conditions de vie des populations vulnérables continuent de se dégrader, et l’accès humanitaire demeure limité dans de nombreuses zones, compliquant les efforts de secours.
Parallèlement, les récentes inondations ont accentué cette crise, selon le communiqué de l’ONU, faisant du Tanganyika la province la plus durement touchée par l’insécurité alimentaire en RDC. Les inondations ont non seulement détruit des cultures, mais ont aussi perturbé les moyens de subsistance locaux, plongeant davantage de familles dans la précarité alimentaire. Cette combinaison de facteurs crée une situation humanitaire de plus en plus désastreuse, nécessitant une réponse urgente et coordonnée.