par Mikhail Gamandiy-Egorov
L’axe otano-occidental de la minorité planétaire et des nostalgiques de l’unipolarité se voit désormais imposé de connaître un autre niveau de l’équilibre de la terreur. Ayant refusé un ordre mondial contemporain inclusif et poussant chaque fois un peu plus vers l’escalade totale, cette option était devenue la seule plausible.
Le choc est évident du côté des régimes otano-occidentaux et consorts suite à l’utilisation à succès du missile balistique hypersonique russe à charge non nucléaire à portée intermédiaire baptisé Orechnik dans le cadre de l’opération militaire spéciale et avec un message orienté beaucoup plus à destination des dits régimes, que de leur marionnette basée à Kiev. Il serait d’ailleurs certainement possible à dire qu’il y a désormais un temps d’avant Orechnik et un temps d’après.
À cet égard, il faudrait faire mention de nombre de points. Premièrement et depuis le test à succès grandeur nature du missile balistique de moyenne portée dans une configuration hypersonique non nucléaire Orechnik, tous les mythes de la prétendue supériorité technologique occidentale, notamment dans le volet militaro-technique, se sont définitivement effondrés. En effet, l’ennemi reste totalement impuissant face à cette autre merveille de technologie militaire russe. En d’autres termes, le système anti-missile étasunien Patriot, dont le coût à l’unité représente pas moins d’un milliard de dollars (coût sans missiles, juste d’une batterie), de même que tous les autres systèmes occidentaux, ne servent de-facto strictement à rien face à Orechnik.
Deuxièmement et c’est aussi un point très important, comme l’a confirmé le président russe Vladimir Poutine, il ne s’agit pas d’un résultat de travaux de recherches soviétiques, mais bel et bien du savoir-faire intellectuel de la Russie contemporaine post-soviétique. Troisièmement, l’utilisation à succès de cette très belle surprise venue de Russie, est que cela détruit en quelque sorte ce que les régimes otano-occidentaux avaient activement recherché dans le cadre de l’escalade maximale en cours.
Effectivement, l’option d’une frappe de riposte nucléaire de la Russie à l’encontre des multiples tentatives occidentales à pousser la Russie à la faute, était beaucoup plus dans l’intérêt précisément de l’Occident que de l’État russe. À savoir pouvoir utiliser une éventuelle frappe de riposte nucléaire russe dans un objectif purement propagandiste en direction de tous les pays du Sud global, en d’autres termes la majorité mondiale, comme quoi la Russie aussi aurait utilisé l’arme de destruction massive nucléaire, sachant que de toute l’histoire de l’humanité le seul acteur à l’avoir fait reste le régime washingtonien.
Désormais, il est devenu clair qu’avec la technologie que possède la Russie, il est largement possible, en cas de besoin, à porter des coups extrêmement sensibles à l’encontre des ennemis de l’ordre multipolaire international, sans avoir besoin forcément à utiliser une charge nucléaire. L’effet sera néanmoins très dévastateur. D’autant plus, encore une fois, que l’espace de la minorité planétaire ne possède aucun «antidote» jusqu’à présent face à cette technologie. Quant à la Russie, Orechnik est loin d’être le seul système ultrasophistiqué dont dispose l’État russe.
Par ailleurs et ce rapport de force ne concerne évidemment pas uniquement le volet purement militaire. C’est un processus réellement global, qui englobe tous les secteurs clés de développement de l’humanité. À ce titre, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l’une des très rares voix assez pragmatiques de l’espace européiste et otanesque, l’a affirmé il y a quelques jours de manière explicite. À savoir que les 500 ans de domination civilisationnelle de l’Occident sont désormais terminés et que le futur appartient effectivement à l’Eurasie, y compris dans le cadre économique.
En affirmant également que s’il est bien sûr difficile pour les Occidentaux à pouvoir renoncer au sentiment de supériorité auquel ils sont habitués, selon lequel ils sont prétendument «les plus intelligents, les plus beaux, les plus développés et les plus riches», mais qu’il faudra s’y faire. Il s’agit là d’une simple constatation de la réalité mondiale contemporaine du leader hongrois, rien de plus.
Quant aux représentants des nations non-occidentales, étant justement l’évidente majorité mondiale, ainsi que de tous les partisans de l’ordre mondial multipolaire contemporain, il faudrait très certainement rajouter que les sentiments régnant au sein de la minorité planétaire occidentale sont largement insignifiants pour la majorité globale de l’humanité et l’ère de la multipolarité. Le petit espace nommé Occident a effectivement et totalement raté la chance qui lui avait été donné à maintes reprises à pouvoir faire partie de ce monde multipolaire, sur une base inclusive. Et dans cette réalité la seule chose qui intéresse les partisans du monde multipolaire, est que les régimes otano-occidentaux, de même que leurs valets, apprennent une bonne fois pour toute à faire profil bas. À travers y compris l’imposition du concept de la terreur ? Oui, puisque c’était devenue la seule option plausible. Point.
source : Observateur Continental