Le Maroc s’apprête à lever son interdiction sur les cryptomonnaies, après sept ans de restrictions. La Banque centrale, Bank Al-Maghrib, a annoncé qu’un projet de loi encadrant l’utilisation des actifs numériques était en cours d’adoption. Parallèlement, l’institution envisage le développement d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC).
«La Banque du Maroc, en collaboration avec toutes les parties concernées et le soutien de la Banque mondiale, a préparé un projet de loi encadrant les actifs cryptographiques, qui est actuellement en cours d’approbation», a déclaré le 26 novembre Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), lors d’une conférence internationale à Rabat, rapportée par Reuters.
Après sept ans de restrictions, le Maroc s’apprête ainsi à lever son interdiction sur les cryptomonnaies, remontant à 2017. Cependant, la BAM n’entend pas se limiter à la régulation des cryptomonnaies existantes. L’institution, d’après la même source, explore également le développement de sa propre monnaie numérique de banque centrale (MNBC), un projet que de nombreux pays examinent aujourd’hui.
Une cryptomonnaie est une monnaie numérique qui utilise la cryptographie pour sécuriser les transactions. Basée sur une technologie appelée blockchain elle fonctionne sans autorité centrale, permettant des échanges rapides et sécurisés. Elle est utilisée pour acheter des biens, investir ou transférer de l’argent. Le Bitcoin est la crypto la plus connue.
Contrairement aux cryptomonnaies traditionnelles, comme le Bitcoin, une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) serait entièrement régulée et supervisée par la Banque centrale. «Nous étudions comment cette nouvelle forme de monnaie pourrait soutenir certains objectifs de politique publique, notamment en matière d’inclusion financière», a déclaré Jouahri concernant cette initiative.
La cryptomonnaie en Afrique
L’Afrique s’affirme progressivement comme un terrain d’expérimentation pour les cryptomonnaies, où plusieurs pays optent pour leur propre voie numérique et ce selon leurs priorités économiques. Le Nigeria malgré le départ de Binance en 2023, «reste un acteur majeur de la crypto en Afrique, avec la Securities and Exchange Commission (SEC) cherchant à restaurer la confiance en accordant des licences à des plateformes locales», d’après le site Be In Crypto spécialisé en technologie blockchain.
Le Kenya, surnommé «la Silicon Savannah, émerge comme un leader dans la crypto en Afrique de l’Est, en s’appuyant sur son expertise en paiements mobiles pour stimuler les transferts transfrontaliers et l’investissement numérique».
La République centrafricaine, pour sa part, a fait la une en 2022 en adoptant le Bitcoin comme monnaie légale, bien que ce projet soit suspendu sous pression régionale, symbolisant toutefois une volonté de diversification économique via la crypto, a mis en évidence la même source.
Enfin, l’Afrique du Sud continue de développer des cadres réglementaires solides depuis 2019, offrant un exemple de régulation efficace avec une infrastructure blockchain en plein essor.