Une usine à pesticides rejette massivement des PFAS dans l’environnement


L’usine fabrique notamment du fipronil, un insecticide interdit en Europe. (Photo d’illustration)

27 novembre 2024 à 15h56

Mis à jour le 27 novembre 2024 à 16h53

Durée de lecture : 2 minutes

Les analyses se suivent et se ressemblent. Après l’usine chimique Solvay à Salindres, dans le Gard, un nouveau site industriel a été repéré par l’association Générations futures et le journaliste Nicolas Cossic comme rejetant massivement dans l’environnement du TFA, une molécule de la famille des PFAS, les polluants éternels. Il s’agit cette fois-ci d’une usine Basf, située à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, en Normandie. Y sont fabriqués des pesticides et notamment du fipronil, « un insecticide interdit en Europe pour ses usages agricoles et appartenant à la famille chimique des PFAS », rappelle Générations futures. Il est donc exporté, notamment au Brésil ou en Amérique du Nord.

Les analyses ont été réalisées par les services de l’État entre janvier et juin 2024, dans le cadre d’une campagne d’analyses des rejets de PFAS dans l’environnement par les sites industriels. Ils montrent des taux allant de 890 µg/L à 28 000 µg/L (soit 87 kg en une seule journée) de TFA à la sortie de la station d’épuration du site industriel. L’eau polluée ainsi rejetée va dans la Seine.

À titre de comparaison, rappelle Générations futures, les rejets de la plateforme chimique de Salindres, déjà considérés comme exceptionnellement hauts, plafonnaient à « 7 600 µg/L de TFA, soit presque quatre fois moins que la plus haute concentration identifiée dans les rejets à Saint-Aubin-lès-Elbeuf ».

Toujours comme à Salindres, ces rejets sont légaux ; « il n’existe aucune mention du TFA » dans les arrêtés préfectoraux, s’étonne l’association.

Comme l’a déjà expliqué Reporterre, le TFA est un PFAS dont les effets sur la santé sont encore peu étudiés. Il est toxique à haute dose pour le foie, et l’Allemagne a demandé à l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) de classer le TFA dans la catégorie des substances présumées toxiques pour la reproduction humaine. L’Institut national néerlandais pour la santé publique et l’environnement (RIVM) propose de fixer un seuil à 2,2 µg/L, son homologue allemande à 10 µg/L pour l’eau potable.

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