Excellente enquête journalistique de Politis qui montre un visage hideux de l’acteur G. Darmon. Les témoignages sont très nombreux, ils confirment tous un comportement abject et inacceptable, au quotidien, pendant les tournages avec les femmes de l’équipe technique ! Malgré son âge avancé, près de 80 ans, il n’hésite pas à draguer lourdement des jeunes filles dans la vingtaine qui le repoussent sans succès. Le tout avec la complicité d’une direction laxiste qui laisse faire, fait semblant de regarder ailleurs.
On comprend beaucoup mieux aujourd’hui pourquoi il a écrit un courrier de soutien à G. Depardieu, autre serial agresseur du milieu putride du cinéma parisien.
Neuf femmes décrivent des propos et des gestes « déplacés » de la part de l’acteur Gérard Darmon sur le tournage de six films, dépeignant des « humiliations », des « insultes sexistes », un « sentiment permanent d’insécurité ».
Une technicienne a indiqué avoir porté plainte contre sa production pour « absence de protection » face à l’acteur, qui nie des comportements inadaptés.
Il fait partie du cinéma français depuis cinquante ans. On le retrouve à l’affiche de films chaque année, dans des émissions de télévision, sur les planches ou dans des séries à succès. Gérard Darmon est populaire et sa voix grave traverse près de 80 longs-métrages, 20 téléfilms et autant de pièces de théâtre. Un succès qui contraste avec la personnalité dépeinte par neuf femmes interrogées par Politis. Parmi elles, des habilleuses, des maquilleuses, des coiffeuses ou des assistantes de réalisation.
Plusieurs occupent des postes précaires qu’elles considèrent « interchangeables » face à « l’impunité accordée à l’artiste ». Certaines décrivent des insultes ou un « besoin de toucher les femmes ». D’autres disent avoir subi des contacts physiques non consentis, des « humiliations » ou des propositions à caractère sexuel. Une « toute-puissance » qui s’abattrait sur des techniciennes dont certaines sont âgées de moins de 30 ans, l’une dépassant à peine la majorité, quand lui a fêté ses 76 ans cette année.
Contacté, Gérard Darmon nie avoir été l’auteur de propos ou de gestes déplacés. Il a rapidement dévié son propos sur le terrain de l’insulte et de la menace. Nous lui avons ensuite communiqué une liste de questions par mail et par message, à laquelle il n’a pas répondu.
Avances
Les faits relatés par ces témoignages datent, pour le plus ancien, de 2018 et s’étirent jusqu’à l’été dernier. Ils se déroulent sur les lieux de tournage, en répétition, dans la cabine fermée d’une loge, à la table de la cantine ou sur le plateau, devant témoins. Delphine* avait 19 ans au moment du tournage de Vous êtes jeunes, vous êtes beaux. « Moralement, c’était assez dur. J’ai perdu du poids. J’étais en burn-out », se souvient-elle.
* Les prénoms suivis d’une astérisque ont été changés.
Ce long métrage est tourné en 2018. Une petite production dont le budget, limité, ne tenait que sur la présence de deux noms connus : Gérard Darmon et Josiane Balasko. Delphine était stagiaire, même si elle occupait « un vrai poste de technicienne ». Dès la deuxième semaine, elle décrit un homme « très mielleux, appuyant ses bises au coin de la bouche ». À ces contacts s’ajoute une première proposition. Après avoir refusé une boisson chaude qu’elle lui proposait, Gérard Darmon aurait lancé : « On peut faire l’amour, tu peux venir chez moi. » Delphine est désemparée. Elle refuse et répète avec insistance qu’elle n’est pas intéressée. Une mise à distance dont n’aurait pas tenu compte l’acteur.
Le soir même, alors que Delphine est seule avec lui et doit lui donner le « top » pour le début de la scène, il lui aurait indiqué : « Tu vas le regretter, tu vas tomber dans mes bras dans quelques semaines. » Elle lui répond qu’elle a « l’âge de ses enfants ». Une réaction que Gérard Darmon ne va pas apprécier. À partir de là, le ton change. Les insultes commencent. « Il me parlait extrêmement mal. Il me disait ‘bonjour chienne, tu préfères que je t’appelle chienne ou petite cochonne ?’ »