Vingt Dieux !, par Joël Plantet (Le Monde diplomatique, décembre 2024)


Les brumes jurassiennes des petits matins glauques renvoient Anthony, alias Totone, à ses frasques de la veille, bières, danses et bagarres de bal. Mais le jeune homme, 18 ans, se cogne au réel : alors, pour trouver un moyen de subsistance honorable, pourquoi ne pas utiliser les ressources locales ? Il se met en tête de fabriquer le meilleur comté de la région et de remporter la médaille d’or du concours agricole. Trois figures féminines convaincantes l’y aideront. Parallèlement à son comté — ici un « personnage » central —, Totone, teigneux et fragile, va s’affinant. Une épopée fromagère s’engage, côtoyant parfois le western dans la conquête d’un territoire et d’un avenir, célébrant l’autonomie et la force du groupe. Une jeunesse peu représentée au cinéma, plutôt peu bavarde, qui a souvent travaillé tôt en exploitation agricole, avec la famille, sert ce récit initiatique, rugueux et bien mené, ni bucolique ni totalement âpre. Le choix des comédiens, tous non professionnels, a été conduit lors de comices, de courses de stock-cars ou en lycée agricole. Vingt dieux ! Du terroir aux senteurs profondes.



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