Ariane Lavrilleux est convoquée le 17 janvier prochain devant le tribunal de Paris. – Capture d’écran / Disclose
Ariane Lavrilleux est convoquée le 17 janvier prochain devant le tribunal de Paris. – Capture d’écran / Disclose
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Le média indépendant Disclose a annoncé le 3 décembre que l’une de ses journalistes, Ariane Lavrilleux, était convoquée le 17 janvier prochain devant le tribunal de Paris. Elle risque une mise en examen pour « appropriation et divulgation d’un secret de la défense nationale ». Elle encourt une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Elle avait contribué en novembre 2021, aux côtés de trois autres journalistes, « à la révélation par Disclose d’informations d’intérêt général sur une opération militaire secrète de la France en Égypte, baptisée opération Sirli », rappelle le média dans un communiqué. Cette opération a conduit à l’exécution arbitraire de centaines de civils égyptiens, le tout sur fond de vente d’armes.
Téléphone géolocalisé, comptes bancaires épluchés
En septembre 2023, Ariane Lavrilleux avait été placée en garde à vue pendant 39 heures, son domicile avait été perquisitionné par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), « un service d’ordinaire mobilisé dans la lutte contre le terrorisme et le contre-espionnage », rappelle Disclose. Selon les éléments de l’enquête judiciaire, la journaliste a été surveillée lors de ses déplacements professionnels et privés ; son téléphone portable a été géolocalisé en temps réel ; ses comptes bancaires épluchés ; etc. La DGSI aurait aussi surveillé les bureaux de la rédaction, écrit Disclose.
« Grave atteinte au secret des sources »
Celui-ci condamne « avec la plus grande fermeté » le détournement des moyens attribués à la lutte antiterroriste. « Cette opération de surveillance représente non seulement une grave atteinte au secret des sources des journalistes, « pierre angulaire de la liberté de la presse », selon la Cour européenne des droits de l’Homme, mais aussi une violation de la vie privée de notre consœur. »
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