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Le changement climatique s’accélère-t-il au-delà de nos prévisions ? L’année 2023 a atteint le seuil symbolique de 1,5 °C de réchauffement. Soit 0,2 °C de plus que ce que prévoyaient les modèles des climatologues et personne ne sait expliquer pourquoi, provoquant un émoi certain dans la communauté scientifique.
Une nouvelle étude a peut-être mis la main sur la pièce manquante du puzzle : la réduction de la couverture nuageuse de basse altitude, qui pourrait expliquer la surchauffe. Des climatologues de l’institut Alfred Wegner, en Allemagne, et du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) ont passé en revue les suspects potentiels en reprenant les données climatiques historiques de la Nasa et de l’ECMWF.
Les nuages bas : seuls suspects crédibles
Leurs conclusions, publiées dans la revue Science le 5 décembre, pointent une anomalie majeure : la forte réduction de l’albedo terrestre, c’est-à-dire du réfléchissement du rayonnement solaire, en 2023, à son plus bas niveau depuis au moins 1940. Et cette baisse d’albedo correspond à une diminution du nombre de nuages de basse altitude.
Les chercheurs ont analysé les autres causes possibles de ce 0,2 °C de réchauffement inexpliqué. Mais les cycles solaires, la vapeur d’eau émise par le volcanisme, ou la diminution des polluants aérosols, pointés comme un dangereux suspect par certains scientifiques, ne peuvent selon eux expliquer d’une partie marginale de ce réchauffement.
Les nuages bas, eux, ont un effet refroidissant sur le climat car leur propension à réfléchir les rayons du soleil est plus important que leur contribution à l’effet de serre. Certaines incertitudes persistent et d’autres recherches devront confirmer les conclusions de cette étude. Notamment sur le rôle des aérosols, qui interagissent avec les nuages, ainsi que sur le rôle de la variabilité naturelle du climat.
Mais une hypothèse inquiète les chercheurs. Si cette réduction des nuages bas est principalement due au changement climatique lui-même, comme ils le supposent, les choses risquent de ne faire qu’empirer. L’anomalie de 2023 pourrait ne pas en être une et nous pourrions être bien plus proches que prévu de dépasser pour très longtemps les 1,5 °C de réchauffement.
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