La France perd le contrôle de sa mine d’uranium au Niger


Arlit, dans le nord du Niger, une cité minière en plein désert.

5 décembre 2024 à 16h50

Durée de lecture : 2 minutes

Orano a perdu la main sur sa seule mine d’uranium au Niger. Le groupe nucléaire français spécialisé dans la fabrication de combustible a annoncé le 4 décembre que les autorités nigériennes avaient « pris le contrôle opérationnel » de la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), sa filiale minière au Niger, dont elle est pourtant l’actionnaire majoritaire (à 63,4 %, contre 36,6 % pour l’État du Niger).

Cette crise s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la France, dont le Niger est une ancienne colonie, et la junte militaire qui a pris le pouvoir fin juillet 2023. Au motif de défendre la souveraineté du pays, le régime militaire a d’abord, en juin, retiré à Orano son permis d’exploiter le mégagisement d’Imouraren, dont les réserves étaient estimées à 200 000 tonnes.

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Fin octobre, Orano avait annoncé que la Somaïr allait « suspendre » sa production au 31 octobre, faute de pouvoir « continuer à travailler » dans le pays. Les 750 salariés de la filiale avaient pourtant poursuivi leurs activités. Puis, en novembre, le ministre nigérien des Mines avait invité la Russie, autre pays nucléarisé, à venir explorer et exploiter ses minerais.

Reste à savoir si cette crise peut entraîner une pénurie d’uranium en France. Interrogé par Le Monde, le ministère chargé de l’Énergie a affirmé que « les troubles survenus au Niger n’ont pas de conséquence » pour les centrales nucléaires d’EDF, sans toutefois donner de chiffre. Le Niger comptait pourtant, avec le Canada (près de 33 %), la Russie (23 %) et le Kazakhstan (21 %), parmi les principaux fournisseurs d’uranium naturel à l’échelle de l’Union européenne.

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