Source Géopolitique Profonde
Le 10 décembre à 12h45, Nicolas Stoquer alerte sur la montée en puissance de Hayat Tahrir al-Sham, groupe djihadiste lié à l’assassin de Samuel Paty, qui menace directement la sécurité de l’Europe après la chute de Bachar el-Assad.
Hayat Tahrir al-Sham dirige la Syrie et menace la sécurité mondiale
La chute du régime de Bachar el-Assad marque un tournant dramatique pour la Syrie et pour la sécurité mondiale. Avec cette défaite, c’est Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe djihadiste autrefois affilié à Al-Qaïda, qui s’est imposé comme la principale force dirigeante du pays. Fondé en 2017 et dirigé par Mohammed al-Joulani, HTS prétend s’être recentré sur un « nationalisme syrien ». Mais ce n’est qu’un leurre. Ce groupe extrémiste conserve un agenda islamiste et des connexions globales qui le rendent aussi dangereux que ses prédécesseurs, Al-Qaïda ou Daech.
Le contrôle de vastes territoires en Syrie, notamment la région stratégique d’Idlib, confère à HTS un pouvoir sans précédent. En moins d’une décennie, cette organisation s’est transformée en un acteur majeur capable de peser sur la géopolitique régionale tout en restant fidèle à ses idéaux djihadistes. Leurs propagandistes, leurs snipers, et leurs cadres sont les mêmes que ceux qui, hier encore, étaient recherchés pour leurs liens avec le terrorisme international. Aujourd’hui, ils dirigent un pays.
L’inaction des grandes puissances face à ce basculement confirme un aveuglement stratégique. La chute d’Assad, célébrée par certains comme une victoire démocratique, a en réalité permis à un réseau djihadiste de s’emparer du pouvoir avec des répercussions qui dépassent largement les frontières syriennes. L’Europe est directement menacée par cette évolution.
Samuel Paty assassiné sous l’influence directe de HTS
Les enquêtes sur l’assassinat de Samuel Paty démontrent des liens directs entre HTS et les attentats djihadistes en France. Abdoullakh Anzorov, le terroriste tchétchène qui a décapité l’enseignant en 2020, était en contact avec Faruq Shami, un membre actif de HTS localisé à Idlib. Shami, présenté comme un simple reporter indépendant, jouait en réalité un rôle central dans la propagande djihadiste, en utilisant les réseaux sociaux pour radicaliser des jeunes Européens.
Les échanges numériques d’Anzorov, interceptés par les enquêteurs, confirment cette influence. Quelques jours avant son attaque, il louait ouvertement HTS comme « le meilleur groupe actuel à rejoindre », affirmant que leurs actions en Syrie représentaient le « vrai djihad ». Après son crime, il envoyait des photos macabres de sa victime à un contact lié à HTS, recevant en réponse des félicitations exaltées. HTS ne se contente pas de gouverner en Syrie, il exporte également une idéologie meurtrière qui alimente les attentats sur le sol européen.
Ces connexions prouvent que la menace djihadiste n’a jamais été aussi transnationale. Alors que HTS consolide son pouvoir en Syrie, ses membres continuent d’influencer, de recruter et d’inspirer des terroristes en Europe.
Chaque jour de HTS au pouvoir renforce le risque terroriste
L’installation de HTS au pouvoir en Syrie est une conséquence directe de l’inaction des grandes puissances. En tolérant l’effondrement du régime d’Assad sans prévoir de solution viable, l’Occident a permis à des groupes djihadistes de combler le vide. Pire encore, les gouvernements européens n’ont pas pris la mesure des implications de cette montée en puissance. Des organisations comme HTS, autrefois marginales, se retrouvent désormais en position dominante, avec des ressources accrues et une légitimité nouvelle.
La France, tout particulièrement, subit les conséquences de ces erreurs stratégiques. Alors que HTS prétend abandonner le djihad global, ses membres continuent de propager une idéologie qui cible directement l’Europe. La décapitation de Samuel Paty, inspirée par ce réseau, n’est qu’un avant-goût de ce que pourrait représenter une vague d’attentats alimentée par les succès de HTS en Syrie. Chaque jour où Mohammed al-Joulani et ses alliés restent au pouvoir renforce leur capacité à influencer des individus radicalisés en Europe.
Il est impératif que l’Occident passe à l’action. Les politiques actuelles, aveugles et court-termistes, mettent directement en danger la sécurité européenne. La neutralisation des foyers djihadistes en Syrie, le démantèlement des réseaux idéologiques transnationaux et une surveillance renforcée des flux financiers et technologiques entre Idlib et l’Europe doivent devenir des priorités absolues. Ignorer cette menace revient à permettre un retour massif du terrorisme islamiste sur le sol européen.
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