Ça y est, les fêtes de fin d’année approchent, marquant le retour de la frénésie des cadeaux. Plus de 300 millions de présents seront offerts en France à Noël, soit une moyenne de 6,5 cadeaux par personne.
Synonyme de bonheur et de partage pour certains, cette tradition peut néanmoins se révéler comme source de stress, engendrer du gaspillage et avoir des conséquences significatives sur l’environnement.
Tour d’horizon en chiffres et graphiques pour comprendre pourquoi il vaut mieux réduire ou complètement arrêter d’acheter des cadeaux à Noël.
1. Empreinte carbone : le vrai coût des cadeaux
Produits high-tech, jouets en plastique ou objets fabriqués à l’autre bout du monde, les surprises de Noël peuvent être énergivores et contribuer de manière significative au réchauffement climatique.
Une étude de l’Ademe révèle que, durant les fêtes de fin d’année, les Français émettent près de 6,3 millions de tonnes d’émissions équivalent CO₂. Les cadeaux constituent la principale contribution aux émissions. Soit 57 % des émissions, juste avant les déplacements (25 %) et l’alimentation (15 %).
Les produits numériques et les bijoux figurent parmi les cadeaux à la plus forte empreinte carbone. Ils ne représentent que 4 % des présents offerts, mais génèrent un total de 30 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux cadeaux.
Cette empreinte carbone élevée s’explique principalement par l’extraction et le traitement des métaux rares, nécessaires pour leur fabrication. Les produits numériques en raffolent : lithium, cobalt, tantale… Ces métaux sont largement utilisés dans les batteries, circuits imprimés et autres composants, dont l’extraction génère des émissions importantes de CO₂.
Quant aux bijoux, leur fabrication repose principalement sur l’or et d’autres métaux précieux, dont l’extraction nécessite des procédés miniers extrêmement énergivores, souvent pratiqués dans des conditions environnementales peu contrôlées.
À l’opposé, les livres, pourtant parmi les cadeaux les moins émetteurs, sont tout de même responsables de l’émission de 75 000 tonnes de CO₂e.
2. L’achat des cadeaux : un facteur de stress important
Pression financière, quête du présent parfait, crainte de décevoir, amplifiées par des publicités et promotions omniprésentes… L’achat de cadeaux s’accompagne souvent d’une charge mentale importante. Pour de nombreuses Françaises et Français, cette tradition festive peut rapidement devenir une source d’angoisse.
Selon une enquête réalisée par OpinionWay, 59 % des personnes interrogées déclarent ressentir une pression pour trouver le cadeau idéal, tandis que 54 % s’inquiètent de ne pas respecter leur budget. Une tendance qui ne cesse de croître ces dernières années.
© Clarisse Albertini / Reporterre
3. Des cadeaux inutilisés, donnés ou jetés
Les cadeaux sont souvent bien moins utiles qu’on ne l’imagine et ils génèrent un véritable gâchis pendant les fêtes. Selon l’étude de l’Ademe, 27 % des Français interrogés avouent recevoir des objets qu’ils n’utilisent jamais, mais qu’ils conservent malgré tout. Cela représente au moins 12 millions de cadeaux inutilisés, dormant dans les placards et encombrant nos espaces.
Selon la même étude, 9 % des Français déclarent offrir leurs cadeaux à des associations ou à des proches, tandis que 5 % les revendent. Pire : 2 % admettent jeter directement les cadeaux qu’ils reçoivent, ce qui équivaut à environ 1 million de présents transformés en déchets chaque année.
4. Des tonnes d’emballages utilisés
Autre problème majeur : la quantité d’emballage utilisée pour empaqueter les présents. Entre papiers, cartons, sacs, et parfois plastique (notamment pour les jouets), l’emballage s’accompagne d’un coût environnemental souvent ignoré.
Selon l’Ademe, 70 % des Français emballent leurs cadeaux dans du papier cadeau neuf, contribuant ainsi à une consommation annuelle d’environ 20 000 tonnes de papier pendant Noël.
Par ailleurs, le papier cadeau est souvent enrichi de vernis, de plastiques ou de paillettes, ce qui peut compliquer le processus de recyclage.
Au total, on constate une augmentation de 15 % des emballages jetés durant cette période, accentuant la surproduction globale de déchets.
Alors on arrête les cadeaux ?
Cela peut sembler radical mais l’idée semble gagner du terrain : de plus en plus de Français envisageraient de ne pas offrir de cadeaux à leurs proches à Noël. Une façon de redonner à Noël un caractère plus authentique et moins matériel, tout en limitant sa charge mentale et son coût écologique. Il semble en tous cas urgent de célébrer les fêtes de fin d’année de manière plus écolo — et moins stressante !
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