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par Patrick Reymond
J’ai beaucoup écouté un peu partout les réactions pour comprendre ce qui était arrivé en Syrie. En fait, je vois plus d’interrogations que de réponses, sauf les pires.
Assad est parti, la république syrienne s’est écroulée ? oui. L’armée syrienne a peu sinon pas du tout combattu ? Sans doute.
De là à dire qu’il y a des gagnants et des perdants, je n’irais pas jusque-là. Le Moyen-Orient en Syrie est compliqué nous disait de Gaulle. En fait, la Syrie, ça va être encore plus compliqué. Dans le désordre, l’Iran et la Russie sont-ils réellement perdantes ? Même pas sûr.
Rappelons les faits. Il y a eu une grande période de paix ou du moins de cessez-le-feu, et le régime s’est maintenu, sans moyens ou très peu. Il n’a pu relancer l’économie, et faire fonctionner le pays. Encore moins, reconstruire, ou alors à très bas régime. C’est clair.
La corruption s’est installée, et la lassitude parmi les troupes et selon Jacques Baud, la volonté du président Assad d’éviter un retour de la guerre, du moins avec lui au pouvoir. Ce n’est pas sans une certaine dignité.
Une guerre éclair et des perspectives.
Comme je l’ai dit, la Russie, comme l’Iran, sont très pragmatiques en diplomatie, capables de têtes à queues spectaculaires et trouver des copains, dans les ennemis d’hier. Ces copains, ce sera simple à trouver, ce seront les groupes les moins puissants, les moins armés, les moins argentés. Sans doute, les ont-ils déjà trouvés. Après tout, la Russie soutient à bouts de bras l’Afghanistan. Comme la Chine.
Les Turcs ont déjà leurs copains. Et leurs ennemis.
Les Israéliens aussi ont leurs copains, mais les bombardements israéliens du pays, ça fait repoussoir pour la population, et difficile à expliquer pour ces groupes. De fait, il y aura sans doute surenchère des groupes anti-israéliens.
De plus, les groupes qui ont gagné, comme ceux qui ont agressé le pays pendant plus d’une décennie, ce ne sont pas des Syriens. Souvent des militants étrangers.
Ce qui est le plus probable, c’est un pays qui s’effondre en factions et qui devienne un trou noir. Pour ces factions, il est important d’avoir des soutiens sûrs et fiables. Quels qu’ils soient.
Bien entendu, le peuple syrien qui n’avait plus ni eau, ni gaz, ni électricité souvent, n’aura rien gagné, sinon une insécurité supplémentaire, et une nostalgie des 50 ans des Assad où ils pouvaient vivre bien, dans l’ordre et la sécurité.
Parce que le nouveau régime n’aura pas davantage de ressources, autres que les subsides étrangers, que son pic gazier et pétrolier a été dépassé il y a longtemps. Et que tout le reste de l’économie a été détruit.
Pour ce qui est du gazoduc qatari, à mon avis, il est loin d’être encore construit.
Pour ce qui est de la Russie et de l’Iran, il leur était difficile de livrer combat pour un camp qui a baissé les bras.
Pour Israël, un certain chaos en Syrie, c’était bénéfique. Un chaos général, problématique. Je crois, que, malgré les apparences, la défaite est israélienne. Son armée de terre est à bout de souffle, coexistence de troupes restées correctes et d’autres, ayant sombré dans les massacres. Mais cette deuxième catégorie, celle des tueurs de civils, ça n’a jamais rien valu militairement.
Si on enlève l’aviation à Israël, le reste de l’armée, est visiblement, périmé, totalement incapable au sol. Et ne sera pas réformé, puisqu’elle se voit vainqueur. Elle n’aura rien appris, ni compris.
L’histoire nous apprend qu’il ne faut pas réagir à chaud, c’est toujours sinon le temps long qui prévaut, au moins le moyen terme.
Pour que le nouveau pouvoir s’affirme, il lui faut la paix, la reconstruction et la prospérité. Sinon, on peut toujours y croire.
source : La Chute