Une agence des Nations unies réclame 59,6 millions de dollars pour renforcer la résilience de la Centrafrique face à la famine, alors que des millions de personnes risquent de souffrir de la faim en 2025 dans ce pays africain ravagé par la guerre civile.
Une personne sur trois en République centrafricaine souffre d’une faim aiguë «grave», a alerté le Programme alimentaire mondial (PAM) le 13 décembre dans un communiqué, avertissant que la situation devrait s’aggraver davantage entre avril et août de l’année prochaine, «si aucune assistance humanitaire adéquate n’est fournie».
Selon cette agence onusienne, 2,3 millions de personnes, soit 35 % de la population centrafricaine, devraient être menacés d’ici là d’une «insécurité alimentaire aiguë», dont 431 000 personnes qui seraient confrontées à des «niveaux d’urgence».
Citée par le communiqué, la directrice adjointe du PAM en Centrafrique, Aline Samu, a estimé que la crise humanitaire dans ce pays africain avait été «trop longtemps ignorée», appelant à renforcer le soutien aux populations touchées «en investissant dans des solutions à long terme» et par le biais d’«initiatives qui améliorent l’accès aux ressources agricoles et aux services sociaux de base».
Le PAM a beau avoir fourni une aide alimentaire, soit en espèces, soit en aliments importés, y compris des repas scolaires à 170.000 enfants – relève le communiqué – mais pour continuer à soutenir les programmes d’assistance alimentaire d’urgence et de renforcement de la résilience en République centrafricaine jusqu’en mai 2025, l’agence onusienne assure avoir «besoin de 59,6 millions de dollars».
D’après le PAM, l’insécurité alimentaire est due à la pauvreté généralisée, aux chocs climatiques et à des décennies de conflit armés et de violence qui ont déraciné des millions de personnes de leurs maisons et de leurs exploitations agricoles.
Depuis 2013, la Centrafrique est le théâtre d’une guerre civile consécutive au renversement du président François Bozizé, qui a provoqué une crise humanitaire majeure.