Plus de 100 000 personnes ont été totalement ou partiellement privées de leurs terres par le projet Eacop. – Flickr / CC BY-NC-SA 2.0 / Photothèque AT
Plus de 100 000 personnes ont été totalement ou partiellement privées de leurs terres par le projet Eacop. – Flickr / CC BY-NC-SA 2.0 / Photothèque AT
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Le titre de ce nouveau rapport documentant les conséquences humaines de l’exploitation du pétrole en Ouganda — portée par TotalEnergies et la société d’État chinoise China National Offshore Oil Corporation — est transparent : « Les projets avancent, les violations des droits humains aussi ». Produit par la Fédération internationale des droits humains, Civic Response on Environment and Development et Avocats sans frontières, il a été publié jeudi 12 décembre.
Il montre que, pour les populations déplacées au nom de ces projets pétroliers et pour ceux qui les contestent, la situation s’est dégradée depuis les précédents rapports de 2020 et 2022. Les auteurs notent « des cas récurrents d’attaques, d’intimidation et de harcèlement contre la société civile et les journalistes ou contre les défenseur
es des droits humains menant des enquêtes sur les impacts des projets pétroliers et gaziers ».TotalEnergies reste sourd
Certaines populations déplacées doivent attendre des années l’indemnisation. Cela n’a « fait qu’exacerber la précarité économique des communautés locales. Nombre d’entre elles considèrent que leurs terres ont été sous-évaluées et ont eu du mal à acheter des terres de remplacement », souligne le rapport. Par ailleurs, « l’équipe de recherche a recueilli de nombreux témoignages de personnes qui n’avaient pas été identifiées par les plans d’action de réinstallation officiels, mais qui ont néanmoins été expulsées violemment et de force par les services de sécurité (…) sans préavis ni indemnisation. »
Les femmes sont particulièrement exposées. Selon les témoignages recueillis par les organisations, la prostitution et les viols sont en augmentation, tout comme la demande de services sexuels en échange d’emploi, ou pour éviter les représailles des services de sécurité des compagnies.
Si le pétrole apporte du travail, le rapport constate « une absence généralisée de contrats de travail », des salaires bas, des retards de paiement et des horaires à rallonge. Enfin, l’enquête note que la pollution aux abords des sites pétroliers n’est pas considérée comme un problème par leurs exploitants.
TotalEnergies, déjà prévenu de ces faits par de précédents rapports, « n’a pas mis en œuvre des recommandations essentielles », constatent les trois ONG.
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