En guerre contre la prolifération des locations Airbnb, La Rochelle se défend en interdisant les boîtes à clés installées dans l’espace public. Une décision politique forte pour réguler le marché du tourisme, qui pourrait coûter cher.
Accrochées sur un banc, une barrière, le dos d’une porte, ces petites boîtes noires sont partout. Elles ont rapidement permis à des hôtes de contourner la logistique de la remise en main propre. Mais cet aspect pratique, devenu trop courant, a créé le règne des locations touristiques, aux dépens des locaux. Résultat, la Ville entend supprimer ces dispositifs pour contrer la gentrification des quartiers.
Marie Nédellec, adjointe au maire, a défendu cette initiative comme étant une “décision politique”. Pour elle, chaque boîte à clé représente une porte ouverte à la dérégulation du marché immobilier local, favorisant l’arrivée massive de touristes au détriment des résidents permanents. Selon les autorités municipales, ce système permettrait d’éviter la confrontation directe avec les propriétaires, mais paradoxalement, ces boîtes se multiplient de façon incontrôlable, rendant la ville plus accueillante pour les touristes que pour ses habitants. Une approche qui n’est pas sans conséquences, comme l’indiquait déjà France Bleu en évoquant la pression croissante sur les résidents.
Avant l’afflux estival, La Rochelle veut un contrôle accru et une action en amont. C’est pourquoi les agents municipaux, armés de leurs meuleuses, ne laissent plus rien passer. Les intentions sont nobles, mais cette vigilance soulève la question d’une réglementation qui pourrait bien finir par détruire ce qu’elle cherche à protéger.