l’eau gazéifiée iconique Perrier sous la menace d’un arrêt de production — RT en français



Un rapport confidentiel de l’Agence régionale de santé d’Occitanie, révélé par Le Monde, recommande à Nestlé d’envisager l’arrêt de la production de son eau minérale naturelle Perrier sur son site de Vergèze dans le Gard. En cause : des contaminations répétées et des traitements non conformes, mettant en péril le label de cette marque emblématique.

L’avenir de Perrier, célèbre marque d’eau gazeuse, semble compromis. Un rapport de l’ARS Occitanie, daté du 30 août 2024, invite Nestlé, propriétaire de la marque, à réfléchir à un «autre usage alimentaire». Le document évoque, selon un article du Monde publié ce 16 décembre, une qualité sanitaire dégradée, marquée par un risque virologique préoccupant.

Cette menace n’est pas nouvelle : plusieurs inspections successives, menées depuis avril 2024, ont déjà relevé des épisodes de contamination, notamment par des germes fécaux. Ces événements avaient conduit à la suspension de certains forages et à la destruction de 3 millions de bouteilles.

Des traitements non conformes mis en cause

Pour pallier ces dégradations, Perrier a renforcé l’utilisation de traitements tels que la microfiltration, l’utilisation de filtres UV ou de charbons actifs. Cependant, ces procédés sont interdits pour une eau revendiquant le statut «d’eau minérale naturelle», censée provenir de ressources protégées sans intervention chimique ou mécanique excessive. Selon l’ARS, ces pratiques relèvent d’un «non-respect des obligations légales». L’agence pointe également un risque virologique potentiel, incluant des virus comme l’hépatite A ou des norovirus, que les traitements actuels ne peuvent éliminer.

Cette affaire a suscité une vive réaction des ONG. Ingrid Kragl, directrice de l’information de Foodwatch, a dénoncé «une fraude massive qui touche la planète entière» sur Franceinfo. Elle a pointé l’absence de réaction des autorités : «On ne peut pas permettre que ces bouteilles frauduleuses restent sur le marché», a-t-elle déclaré. En parallèle, une commission d’enquête sénatoriale a été ouverte en décembre 2024 pour examiner les responsabilités des industriels et des pouvoirs publics dans cette affaire.

Un enjeu économique majeur

L’arrêt potentiel de la production affecterait gravement le site de Vergèze, qui emploie environ 1 000 personnes. Des dirigeants de Nestlé, interrogés par Le Monde, ont affirmé que leurs opérations respectaient le cadre réglementaire en vigueur, tout en précisant ne pas avoir encore pris connaissance du rapport final. La préfecture du Gard, qui doit statuer sur la demande de renouvellement d’exploitation de la source Perrier déposée en octobre 2023, a annoncé qu’une décision pourrait être rendue d’ici le premier semestre 2025. Cette décision dépendra des conclusions des hydrogéologues agréés, en complément des rapports de l’ARS.

L’affaire est également marquée par des décisions gouvernementales contestées. En février 2023, le gouvernement d’Elisabeth Borne avait assoupli les normes sur la microfiltration, contre l’avis des agences sanitaires, facilitant ainsi le maintien des procédés utilisés par Nestlé.

Pour Nestlé, la perte du label «d’eau minérale naturelle» constituerait un coup pour une marque centenaire. Libération souligne que Perrier, tout comme Vittel, repose sur cette image d’excellence, et qu’elle est désormais mise à mal publiquement par ces révélations.



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