Hommage au peuple syrien et à son pays qui fut laïc, moderne, et progressiste — Enfant de la Société — Sott.net


Cette fin d’année 2024 est bien funeste. Entre la politique mortifère des faiseurs de guerres made in USA et l’effondrement soudain de la Syrie, et de facto du parti laïc Baas dirigé par le président Bachar el-Assad, force est de constater que les forces du mal se déchaînent au mépris comme toujours de la vie humaine.

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Des enfants syriens dans un camp de réfugiés

Les terroristes qui ont envahi la Syrie démontrent que la coalition Israël-Anglo-Saxons-UE-Qatar a enclenché la vitesse supérieure afin de continuer à piller le Proche-Orient en toute impunité.

Le général américain Wesley Clark déclarait en 2007 : « Nous allons éliminer sept pays en cinq ans : Irak, Libye, Liban, Syrie, la Somalie, le Soudan et enfin l’Iran. » C’est quasiment chose faite.

Étant allé deux fois en Syrie, je me dois de témoigner ce qu’était ce pays avant qu’il n’implose définitivement le 8 décembre 2024.

La Syrie était un pays laïc où toutes les religions pouvaient coexister dans un respect mutuel et réciproque. L’Église orthodoxe d’Alep, qui avait été totalement rasée lors des affrontements entre les terroristes et l’armée gouvernementale, a été complètement reconstruite. La mosquée d’Alep, totalement dynamitée par les islamistes intégristes, était aussi en voie de reconstruction.

La magnifique mosquée des Omeyyades à Damas, construite entre 706 et 715, abrite le tombeau de Jean-Baptiste (Sidi Yahia pour les musulmans), cousin de Jésus. Cette présence d’un tombeau dans la salle de prière d’une mosquée est un cas pratiquement unique. Les chrétiens du quartier y viennent s’y recueillir. Nous avons été témoins des prosternations des musulmans et des signes de croix avec génuflexions des chrétiens au sein de la mosquée.

Qu’il était agréable pour les femmes de ne pas être obligées de porter le hijab, d’avoir le choix de s’habiller comme elles le voulaient, selon leur bon plaisir. Contrairement aux fausses informations véhiculées dans les « médias de grands chemins », les femmes avaient la même place que les hommes dans la société syrienne. Nous avons pu discuter à Damas, mes compagnons et moi, avec des avocates, professeurs, députés et aussi, en 2021, avec madame le ministre de la Culture, qui parlait le français couramment.

Qu’il était agréable de se retrouver dans un estaminet du quartier chrétien à Damas, de pouvoir siroter un verre d’arak avec de nombreux Syriens, puis de repasser dans le secteur musulman et de flâner dans le souk al-Hamidiya très animé de Damas.

Qu’il était agréable d’aller visiter, rue droite à Damas, la Maison de Saint Ananie où Paul de Tarse — qui deviendra saint Paul — a été baptisé.

Qu’il était agréable d’admirer les étoffes de soie, les brocarts tramés d’or, les magnifiques objets « damasquinés », d’être émerveillé par les piles impressionnantes de fruits confits entiers d’abricot, de poires et de mandarines et de s’écraser ensuite dans la salle du glacier Bakdash afin d’y déguster une gourmandise à la vanille saupoudrée d’amandes. (Victime de l’embargo, les propriétaires du glacier ont été obligés d’utiliser du lait en poudre à la place du précieux liquide. De ce fait, la saveur n’est plus tout à fait la même.)

Qu’il était confortable pour un Syrien de pouvoir bénéficier d’un système de santé gratuit pour tous. Outre l’excellence des soins dispensés en Syrie, tous les citoyens pouvaient se faire soigner gratuitement.

Qu’il était confortable pour les familles syriennes de savoir que leurs enfants pouvaient recevoir une solide instruction gratuitement, y compris pour les études supérieures. L’éducation était accessible à tous. À noter que le français était toujours enseigné en Syrie [1].

Malgré 14 ans de guerre incessante, malgré des destructions énormes, malgré l’omniprésence d’un embargo occidental privant le peuple de produits de premières nécessités, de nourriture, de médicaments, d’énergie – les bons « démocrates américains » pillent le pétrole de pays depuis 2011 sans en donner une goutte au peuple syrien -, les Syriens entretenaient leurs routes, leur environnement et les terres agricoles.

Qu’il était agréable de voir qu’à l’approche des fêtes de Noël, des guirlandes électriques, des sapins et des décorations fleurissaient à la frontière libano-syrienne proche de la vallée de la Bekaa, ainsi qu’à Damas et dans les autres villes de ce pays magnifique.

Tout ce que je viens de décrire se passait sous la présidence de Bachar el-Assad, et ce, malgré l’embargo inhumain qui pèse sur le peuple syrien depuis 2011.

Avec la mainmise de terroristes payés par « les bons démocrates occidentaux », la Syrie moderne et progressiste va disparaître. Au détriment de son peuple, mais aussi au détriment des pays du Proche-Orient. L’obscurantisme risque de revenir en force.

À toutes les personnes que j’ai eu l’honneur et le plaisir de rencontrer, et à l’ensemble du peuple syrien, je vous prie d’accepter mon plus profond respect pour avoir résisté héroïquement à la machine de destruction infernale anglo-saxonne. Force et honneur à vous.

Notes

[1] https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/…



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