En violation du droit international et malgré les critiques virulentes de l’ONU et de ses voisins arabes, Israël injecte des millions de dollars dans le programme de colonisation du plateau du Golan pour renforcer son emprise sur ce territoire syrien occupé depuis 1967, et les zones «conquises» récemment après le départ d’Assad.
Le gouvernement israélien a approuvé un plan visant à investir plus de 11 millions de dollars dans le plateau du Golan occupé afin de doubler la population de colons. Ce plan fait suite à l’expansion d’Israël dans la région, qui comprend l’entrée dans la zone démilitarisée et la prise du mont Hermon, un site stratégique surplombant Damas.
La décision d’étendre les colonies israéliennes sur le plateau du Golan a été prise «à la lumière de la guerre et du nouveau front auquel Israël fait face en Syrie», a déclaré le 15 décembre le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. «Le renforcement du Golan, c’est le renforcement de l’État d’Israël, et c’est particulièrement important en ce moment. Nous continuerons à le préserver, à le faire prospérer et à nous y installer», ajoute le communiqué.
Israël occupe le plateau du Golan situé dans la province syrienne de Qouneitra depuis la guerre des Six Jours de 1967, et a annexé unilatéralement le territoire en 1981. Depuis les années 1970 jusqu’au début de ce mois de décembre 2024, les forces israéliennes sur le plateau du Golan étaient séparées de leurs homologues syriennes par une zone tampon du côté israélien de la frontière, en vertu de l’accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie, qui a mis fin à la guerre du Kippour de 1973.
Violation du droit international
Après la chute du gouvernement de Bachar el-Assad à Damas au début du mois, Israël a envoyé des troupes dans la zone tampon et au-delà, dans une démarche qui, selon le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, vise à créer une nouvelle «zone de sécurité stérile». Malgré les critiques virulentes de l’ONU et des voisins arabes de la Syrie, Israël continue d’occuper ces zones en violation du droit international et de mener des raids aériens sur l’ensemble du pays, prétendant vouloir détruire des «armes stratégiques lourdes» du régime déchu.
La revendication israélienne sur cette région est considérée comme non valable par tous les autres pays du monde à l’exception des États-Unis, constituant une violation du droit international. Environ 20 000 colons juifs vivent sur le plateau du Golan, et la région abrite également à peu près le même nombre de Druzes syriens. La trentaine de colonies juives présentes dans la région sont considérées comme illégales au regard du droit international.