Saad al-Kaabi, ministre de l’Énergie du Qatar et patron de Qatar Energy, a déclaré au Financial Times être prêt à cesser de fournir du gaz naturel liquéfié à l’UE si l’un de ses États membres venait à lui infliger une amende en vertu d’une nouvelle directive communautaire relative au respect de l’environnement et des droits humains.
Dans une interview au Financial Times (FT) publiée ce 22 décembre, le ministre de l’Énergie du Qatar Saad al-Kaabi a averti que l’émirat pourrait cesser de fournir l’UE en gaz si ses États membres appliquaient strictement une nouvelle directive qui impose aux grandes entreprises «un devoir de vigilance en matière de durabilité».
En l’occurrence, la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDDD ou CS3D), entrée en vigueur fin juillet, impose aux entreprises «d’identifier et de traiter les impacts négatifs de leurs actions sur les droits de l’homme et l’environnement à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe». Les contrevenants s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 5% de leur chiffre d’affaires mondial. Les États membres ont jusqu’à fin 2026 pour retranscrire ce règlement dans leur législation nationale.
«Si je perds 5% de mes revenus en allant en Europe, je n’irai pas en Europe… Je ne bluffe pas», a mis en garde Saad al-Kaabi auprès du FT. «Il s’agit de l’argent du peuple, je ne suis donc pas prêt à perdre une telle somme. Et personne ne peut accepter de perdre une telle somme», a insisté celui qui est également le directeur général de la société nationale de pétrole et de gaz Qatar Energy.
En 2023, selon les données, le Qatar représentait 5,3% des importations gazières des Vingt-Sept avec 15,5 milliards de mètres cubes, soit un peu moins que les 17,8 milliards de mètres cubes de GNL importés de Russie sur la même période.