Que pouvait-on attendre de François Bayrou ? Pas grand-chose en fait, cet éternel centriste est un spécialiste de la météo, il suit le vent, retournant encore et encore sa veste maintenant élimée. Le Maire de Pau, qui aime le cumul de mandats, laisse une ardoise salée à sa ville chérie et se montre maintenant sous son vrai jour. Arrogant, soupe au lait, il a un ego à la hauteur de ses prétentions, cela n’augure rien de bon. Il a déclaré qu’il était certain de ne pas être censuré par l’Assemblée Nationale mais « en même temps » qu’il ne demanderait pas le vote de confiance de l’Assemblée, quelle assurance en effet !
Mais à voir son Gouvernement, les relents de naphtaline me viennent aux narines (la moutarde aussi). Ceux que les français avaient mis à la porte reviennent par la fenêtre. Elisabeth Borne, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin, Sébastien Lecornu, Rachida Dati, François Rebsamen, Agnès Pannier-Runacher, Aurore Berger, Benjamin Haddad, Amélie de Montchalin…j’en oublie certainement. Bruno Lemaire, ils n’ont pas osé mais c’est presque surprenant.
A l’extrême gauche, LFI engage à « faire la révolution », par la voix de Rima Hassan, ceci avec seulement 71 sièges à l’Assemblée Nationale, il fallait oser (mais certains osent tout). De l’autre côté de l’échiquier le RN, 124 sièges et le plus grand nombre d’électeurs, est déjà mis sur la touche par Bayrou qui livrait pour le Figaro que le parti « ne respectait pas certaines valeurs », on n’en attendait pas moins. En résumé, rien ne pourra changer et rien ne pourra pousser ce Gouvernement dehors, prêt à tout pour rester, y compris à s’accommoder avec la fameuse « démocratie » qui n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Il n’y a pas qu’en France que cela se produit. A voir la reconduite d’Ursula Van Der Leyen à Bruxelles en dépit des casseroles qu’elle promène bruyamment dans les couloirs européens, l’annulation des élections en Roumanie, les pressions sur Viktor Orbán en Hongrie, les bras de fer avec l’Italie, les Pays-Bas, la Finlande et la Slovaquie, tous ces pays passés à la droite de la droite. Si le peuple ne vote pas correctement, l’on peut bien s’arranger avec cette bien encombrante démocratie, ce n’est pas Bayrou qui me contredira. Allez, passez de bonnes fêtes de fin d’année, on s’occupera de la démocratie à la rentrée.
Sylvain Devaux
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