Malgré l’interdiction, la mégabassine de Sainte-Soline a continué à être remplie


Les agriculteurs ont le droit d’utiliser l’eau déjà stockée dans les mégabassines, mais pas de les remplir.

24 décembre 2024 à 15h26

Durée de lecture : 2 minutes

Malgré la suspension des autorisations environnementales de quatre des seize mégabassines du Poitou, dont celle de Sainte-Soline, plus de 10 000 mètres cube d’eau auraient été prélevé chaque jour pendant trois jours, a révélé Mediapart samedi 21 décembre.

La cour d’appel administrative de Bordeaux a pourtant déclaré le 18 décembre que quatre des mégabassines les plus proches de la zone de protection spéciale de la Plaine de La Mothe-Saint-Héray-Lezay étaient illégales. Ce jugement a toutefois autorisé l’utilisation de l’eau déjà stockée par les agriculteurs, « cette utilisation devant être effectuée sans travaux ni transports supplémentaires et sans donner lieu à un nouveau remplissage de la réserve ». Pourtant, le pompage a continué pendant trois jours, selon le suivi quotidien du Système d’information sur l’eau du Marais poitevin.

Un militant antibassines interpellé

Depuis la décision de justice, ce sont 22 882 mètres cube d’eau qui auraient été prélevés illégalement dans les nappes phréatiques de la zone, « soit ce que consomment en moyenne 423 Françaises en une année », selon Mediapart. Le tribunal administratif de Poitiers jugeait déjà le 9 juillet des prélèvements d’eau autorisés pour l’irrigation agricole dans le marais poitevin « excessifs ». Ils avaient été réduit d’un quart à titre provisoire, passant d’un volume annuel de 87 millions de m3 à 67,6 millions de m3.

La Coop de l’eau 79 — coopérative d’agriculteurs irrigants des Deux-Sèvres — a précisé que le remplissage avait été suspendu « dans la journée » du lundi 23 décembre, « conformément à la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux ». Julien Le Guet, représentant du collectif Bassines non merci, a déclaré à France Bleu Poitou que cette « bonne nouvelle » n’effaçait pas « trois jours de pompage illégal ».

Par ailleurs, un militant du collectif Bassines non merci 79 a été placé en garde à vue à Niort pour violence sur un gendarme le 18 décembre. Une délégation d’une trentaine d’opposants s’était retrouvée devant la mégabassine de Sainte-Soline pour « célébrer la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux ». Un gendarme, qui intervenait « pour faire cesser l’altercation » entre les militants et les agriculteurs, aurait été blessé. Le collectif dénonce une répression judiciaire disproportionnée.

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