24 décembre 2024 à 09h17
Mis à jour le 24 décembre 2024 à 18h19
Durée de lecture : 3 minutes
Peu de changement pour l’écologie. La composition du nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre François Bayrou (MoDem), a été finalement annoncée lundi 23 décembre, malgré la journée de deuil national en hommage aux victimes du cyclone Chido à Mayotte. Agnès Pannier-Runacher (Renaissance, parti d’Emmanuel Macron) a été reconduite à son poste de ministre de la Transition écologique, qu’elle occupe depuis septembre.
Elle perd toutefois le portefeuille de l’Énergie, désormais rattaché au ministère de l’Économie — comme ce fut le cas en janvier 2024 sous le gouvernement de Gabriel Attal — et confié à Marc Ferracci (Renaissance), qui sera le ministre délégué en charge de l’Industrie.
Chute dans l’ordre protocolaire
Auparavant ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher voit son intitulé modifié et devient ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche. La ministre renouvelée s’est dite « honorée de poursuivre [sa] mission » et remercie Emmanuel Macron et François Bayrou pour « leur confiance », dans une publication sur le réseau social X.
Pourtant, l’élue de 50 ans ne devrait pas se réjouir trop vite. L’écologie ne semble pas être une priorité pour le nouveau gouvernement, bien que François Bayrou soit « chargé de la planification écologique et énergétique », comme l’était Michel Barnier. La ministre a chuté dans l’ordre protocolaire, passant de la neuvième place à la douzième, entre Jean-Noël Barrot (MoDem), ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et Annie Genevard (Les Républicains), qui conserve son poste à l’Agriculture.
De son côté, Marc Ferracci, un autre proche d’Emmanuel Macron, dont il était le témoin de mariage, se félicite de son poste de ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, « deux forces indissociables au service de la croissance, de l’emploi et du pouvoir d’achat », écrit-il sur X.
« La transition écologique et la justice sociale restent les grandes oubliées »
Le transfert de l’Énergie à Bercy pourrait susciter des critiques quant à la prise en compte de l’environnement dans les décisions énergétiques. Si, pour le moment, la majorité des associations écologistes n’a pas pris la parole, Greenpeace a partagé son inquiétude sur Bluesky et estime que « la transition écologique et la justice sociale restent les grandes oubliées », du gouvernement Bayrou. De son côté, l’association Canopée salue toutefois le rattachement de la Forêt au ministère de la Transition écologique, qu’elle qualifie de « signal très positif ».
Comme Agnès Pannier-Runacher, malgré la censure du précédent gouvernement de Michel Barnier (Les Républicains) votée par les députés, dix-neuf ministres restent au sein de l’équipe gouvernementale. Parmi eux, quatorze sont maintenus dans le même ministère.
Manuel Valls et Élisabeth Borne de retour
Les principales nouvelles têtes sont Manuel Valls, ancien Premier ministre de François Hollande, qui hérite du dossier des Outre-mer, Élisabeth Borne, à la tête d’un grand ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche moins d’un an après son départ de Matignon, et Gérald Darmanin, de retour en tant que ministre de la Justice. Bruno Retailleau, figure de la droite conservatrice, reste ministre de l’Intérieur.
Si le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives de juillet, ni Michel Barnier, ni François Bayrou ne proviennent de la coalition des partis de gauche, encore absente du gouvernement. Un pari pour Emmanuel Macron, déterminé à préserver sa ligne politique malgré une Assemblée fracturée.
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