184 commerçants parisiens dénoncent la ZTL mise en place par Anne Hidalgo


La zone à trafic limité (ZTL) instaurée par la Mairie de Paris pour alléger la circulation dans le centre de la capitale fait l’objet d’un recours en justice. 184 commerçants dénoncent une mesure néfaste à leur activité, jugée mal pensée et mal communiquée.

Instaurée le 4 novembre dernier dans les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements de Paris, la ZTL voulue par Anne Hidalgo ressemble de plus en plus à un champ de bataille. Dans un recours déposé le vendredi 20 décembre et communiqué au Figaro, 184 commerçants, soutenus par deux fédérations, dénoncent une décision imposée sans concertation réelle. La restriction de circulation est censée réduire la pollution et fluidifier le trafic, mais pour les professionnels, elle semble surtout être un coup de massue économique. « La ZTL, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, est une mesure déséquilibrée, prise sans considération des réalités économiques locales. Le poumon de Paris est en train d’étouffer », s’insurge Patrick Aboukrat, président du comité Marais Paris, soulignant l’ampleur des dégâts déjà visibles sur les commerces de quartier.

Comme souvent, l’argument écologique de la Ville ne convainc pas. La Mairie se base sur une étude qui montre que 88 % des clients du centre-ville se déplacent à pied ou en transport en commun, laissant sous-entendre que la voiture n’est qu’un simple parasite. Mais pour les commerçants, la clientèle « en voiture » reste la plus rentable. Yohann Petiot, directeur de l’Alliance du Commerce, résume : « Certes, il y a peu de personnes qui viennent en voiture pour réaliser leurs achats mais lorsqu’elles viennent jusque dans Paris, elles transforment leurs achats plus fortement qu’une clientèle venue à pied ou en transports. » Un point crucial et une partie de la population que la Ville ignore royalement.

De leur côté, les avocats des commerçants soulignent l’illégalité de cette mesure, qui repose sur des données obsolètes datant de 2017. Ian Ouaknine, avocat des plaignants, alerte sur l’impact dévastateur de la ZTL, en particulier sur les petites entreprises qui dépendent du passage des automobilistes. Loin de faciliter la vie des habitants, cette décision risque de créer une fracture dans l’économie locale, favorisant les grandes surfaces au détriment du commerce de proximité. 

De fait, la bataille autour de ce « deuxième périphérique » qu’Anne Hidalgo est en train de créer va bien au-delà de la simple question de la circulation : elle touche au cœur même du modèle économique de Paris. Reste à savoir si la Mairie, dans son objectif écologique, saura trouver un équilibre avant que cette politique ne tue définitivement le commerce local.





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