Dans le cadre de la fin des accords de défense entre le Tchad et la France, la base militaire de Faya, dans le nord du pays, a été officiellement remise à l’armée tchadienne. Ce transfert marque une étape importante dans le retrait progressif des forces françaises du territoire tchadien.
Le 26 décembre, la base militaire française de Faya-Largeau a été officiellement rétrocédée à l’armée tchadienne, selon un communiqué de l’état-major des armées tchadiennes. Cette décision intervient un mois après l’annonce surprise de N’Djamena de mettre fin aux accords de défense signés avec Paris en 1960.
Lors de la cérémonie officielle à Faya, des avions de transport de l’armée de l’air française ont décollé avec plus de 70 tonnes de matériel, selon un rapport des forces tchadiennes publié le même jour. Une source locale à Faya a précisé que des soldats français avaient quitté la base par la route pour rejoindre la capitale, située à 780 kilomètres au sud.
Un calendrier de retrait respecté
L’état-major français a confirmé que ce transfert s’inscrivait dans un calendrier convenu avec le partenaire tchadien. «La rétrocession est conforme au calendrier établi et suit le déroulé normal du plan», a déclaré un responsable militaire français, cité par le média français Le Journal.
Le retrait inclut également le rapatriement des véhicules militaires, qui seront expédiés via le port camerounais de Douala d’ici janvier. Les opérations maritimes devraient prendre environ trois semaines, selon un communiqué des autorités françaises également relayé par l’armée tchadienne.
Fin de la présence militaire française au Tchad
Le Tchad était le dernier point d’ancrage des forces françaises dans le Sahel après les retraits successifs du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ce désengagement marque une rupture définitive entre Paris et N’Djamena, dans un contexte de tensions croissantes entre la France et ses anciennes colonies africaines. «Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française», avait déclaré le ministre des Affaires étrangères tchadien Abderaman Koulamallah sur la page Facebook du ministère fin novembre.
Depuis l’indépendance du Tchad en 1960, les troupes françaises ont été présentes sans discontinuer dans le pays. Cependant, la dynamique a changé avec l’arrivée au pouvoir du général Mahamat Idriss Deby Itno. Le retrait français s’inscrit également dans une réorientation stratégique des pays du Sahel, qui se tournent de plus en plus vers de nouveaux partenariats dans le domaine militaire et économique.
L’état-major tchadien a annoncé que les prochaines étapes du retrait, notamment pour les bases d’Abéché et de N’Djamena, seraient communiquées ultérieurement. Selon les médias tchadiens, le transfert complet des installations militaires françaises pourrait être achevé début 2025.