L’Algérie renforce le contrôle de son marché du tabac avec de nouvelles règles visant à encadrer la distribution. Publiées dans le Journal officiel n°84, ces mesures cherchent à assainir un secteur souvent critiqué pour son opacité et la circulation de produits illégaux, à préserver les recettes fiscales et à protéger les consommateurs.
Les distributeurs de tabac en Algérie devraient désormais se conformer à des exigences strictes pour exercer leur activité. La principale condition est l’obtention d’un agrément officiel délivré par la Direction générale des impôts, après souscription à un cahier des charges précis, dont les modalités seront définies par arrêté du ministre des Finances.
Cette initiative vise à instaurer un contrôle renforcé sur les distributeurs de cigarettes et à éradiquer les pratiques frauduleuses. Désormais, ces derniers s’approvisionneraient uniquement auprès de fabricants agréés, mettant fin ainsi à l’approvisionnement illégal qui alimente la circulation de produits de mauvaise qualité sur le marché. Ce coup de balai rapporté par les médias locaux limiterait les ventes de tabac aux débitants agréés, afin de contrer la circulation de cigarettes dans des circuits informels ou illégaux.
Un autre aspect crucial des nouvelles régulations concerne la traçabilité des produits. Chaque centre de distribution doit désormais tenir un compte-matières, un registre détaillant toutes les entrées et sorties de marchandises. Ce registre permet de suivre précisément les quantités de cigarettes reçues des fabricants, celles vendues aux débitants, ainsi que les éventuels écarts constatés lors des inventaires. Le compte-matières est clôturé chaque année le 31 décembre, assurant un suivi rigoureux des stocks.
De plus, les distributeurs devraient transmettre un rapport trimestriel aux autorités, contenant des informations détaillées sur les débitants, les types et quantités de produits livrés, ainsi que le montant des ventes réalisées. Cette exigence, selon la presse locale, viserait à renforcer la transparence dans la gestion du secteur et à garantir un contrôle plus strict des flux commerciaux.
Tabagisme en recul
Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les tendances du tabagisme publié en janvier dernier, 1,25 milliard d’adultes dans le monde consomment encore du tabac. Toutefois, les données de 2022 montrent une tendance globale à la baisse des taux de tabagisme. Environ un adulte sur cinq fume, contre un sur trois en 2000.
Le rapport souligne que 150 pays parviennent à réduire la consommation de tabac, avec des exemples remarquables comme le Brésil et les Pays-Bas. Grâce aux mesures de lutte antitabac MPOWER, le Brésil a enregistré une baisse relative de 35 % depuis 2010, tandis que les Pays-Bas s’approchent de l’objectif de réduction de 30 %. Ces résultats témoignent des progrès accomplis dans la lutte contre le tabagisme à l’échelle mondiale.