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Interview de Vladimir Poutine à Pavel Zaroubine après le «Bilan de l’année» du 19 décembre 2024
Pavel Zaroubine : La dernière chose qui a été demandée à propos de Biden : ce sont les derniers jours de l’administration de Biden, et ils ne cachent pas le fait qu’ils veulent littéralement bourrer le régime kievien jusqu’au cou, on y parle déjà des milliers de missiles, cela ressemble déjà, je ne sais pas, à une sorte de vengeance personnelle. Qu’est-ce que c’est, qu’en pensez-vous et y a-t-il un moyen de s’en sortir après qu’ils ont enterré les relations russieno-américaines dans une fosse profondissime ?
Vladimir Poutine : Tout peut être fait si vous en avez le désir. Quant à nous, ce désir ne nous quittait jamais. Quelle que soit l’évolution de l’Histoire, elle prend toujours une nouvelle forme en fonction de l’évolution de la situation. Rappelons-nous le XIXe siècle. Après la «Guerre de Crimée» – c’était l’an 1855, n’est-ce pas ? le 56, le 55 – lorsqu’un certain nombre de restrictions ont été imposées à la Russie, de nombreuses personnes en Occident ont écrit et dit que la Russie ne remarquait pas, qu’elle devrait réagir à certaines injustices qui se produisaient dans le monde, qu’elle ne les remarquait pas, qu’elle s’isolait, et cela lui était reproché, ce à quoi le chancelier et ministre des Affaires étrangères de l’époque a fait envoyer une dépêche à toutes nos missions diplomatiques en Europe, dans laquelle il était écrit comment réagir à de telles déclarations. Des mots célèbres y ont été écrites : «La Russie ne se fâche pas, la Russie se concentre». Et peu à peu, en se concentrant, la Russie a repris tous ses droits sur la mer Noire, et s’est renforcée, etc., etc. Donc, déjà à ce moment-là, je vous le dis, cette Guerre de Crimée a été appelée par certains historiens et spécialistes la «Guerre mondiale zéro». Ensuite il y a eu la Première, puis la Seconde Guerre mondiale. Donc presque toutes les puissances européennes ont participé à cette «Guerre mondiale zéro» contre la Russie. Mais malgré tout, la situation changeait, se transformait, et la période de la Première Guerre mondiale est arrivée, où les mêmes pays qui se battaient contre nous se sont révélés être nos alliés…
Mais là n’est pas la question, le fait est que tout change. Seuls les intérêts restent inchangés, en l’occurrence ceux de la Russie et de son peuple. Si nous constatons que la situation évolue de telle sorte qu’il existe une opportunité et des perspectives de construire des relations avec d’autres pays, nous sommes prêts à le faire. La question n’est pas en nous, mais en eux. Mais surtout pas au détriment des intérêts de la Fédération russienne. Je pense que nous avons traversé une période de l’histoire récente où la génération, humm, précédente de nos hommes politiques est allée, à mon avis, jusqu’à la destruction de leur propre pays dans l’espoir que la Russie devienne une partie du soi-disant «monde civilisé», et ce «monde civilisé» ne voulait que cela, car dès que le potentiel de la Russie s’est réduit, qu’elle s’est affaiblie, ils ont commencé à l’achever, au lieu d’en faire un partenaire et un participant à part entière dans ce «monde civilisé». Hélas, c’est ainsi que le monde fonctionne – du moins aujourd’hui – et si nous établissons des relations avec qui que ce soit, nous le ferons uniquement sur la base des intérêts de l’État russien.
P. Zaroubine : La Troisième Guerre mondiale est-elle déjà en cours ?
V. Poutine : Vous savez, il ne faut faire peur à personne. Les dangers sont nombreux, ils croissent, et nous voyons ce que notre adversaire fait aujourd’hui, il escalade la situation. Bon, s’ils en ont tellement envie, qu’ils vivent mal, qu’ils escaladent davantage. Nous répondrons toujours à n’importe quel défi, toujours. Et lorsque nos adversaires actuels et nos partenaires éventuels entendront enfin cela, le comprendront, le réaliseront, alors, il me semble, une compréhension leur viendra de ce qu’il faut chercher, comme cela a été dit aujourd’hui lors de la conférence de presse et de la Ligne directe, chercher des compromis. Nous sommes prêts à chercher ces compromis, mais sans nuire à nos intérêts.
source vidéo : https //yandex.ru/video/preview/9617595212736862370
traduit par Valerik Orlov
https://russophile.boris-vian.net