Oui. Les SDF, les personnes sans ressources, les personnes au RSA, à l’AAH, les personnes âgées qui n’ont que le minimum retraite pour vivre, ou survivre, plus exactement, et ceux dont la retraite dépasse à peine le minimum, alors qu’ils ont travaillé dur et cotisé pendant toute leur vie. Ceux à propos desquels Emmanuel Macron a dit ceci en juin 2018 : « ils nous coûtent un pognon de dingue. » (1) et pour lesquels, lors de ses vœux aux Français pour l’année 2025, il n’a eu aucun mot de compassion ni de soutien. Si ce n’est leur demander de faire preuve de solidarité.
De solidarité envers lui-même ?
En effet, voilà ce qu’il a déclaré à cette occasion. Et, il l’a fait sur un ton condescendant et une attitude hautaine au possible, puisque totalement au fait (et non pas déconnecté) de la triste réalité de ceux qui ne survivent pas aux crochets du contribuable, ce qui est à l’inverse de lui-même et de ses comparses politiciens et hauts fonctionnaires qui sont rentiers du système et parasites au pouvoir. Ce Président merveilleux en tous points, à l’entendre, et qui a tout réussi en 2024, Emmanuel Macron a demandé ceci, durant cette allocution télévisée, et « à tous les Français », donc les plus démunis compris : s’investir dans le projet qu’il a « brossé. » Son « Parce que c’est notre projet » qu’il veut finaliser « d’une République encore plus belle », a-t-il dit, un sourcil relevé et le sourire narquois, carnassier, pendant la séance d’auto-congratulation qu’il s’est offerte, exactement comme je l’avais prévu, souvenez-vous, dans mon édito du 31 décembre « rien ne va plus, faites vos vœux ». Il a consacré une nouvelle fois dans son allocution une forme de « pacte de discrimination », fidèle à son habitude tel que l’on a pu le constater avec ceux déterminés comme « essentiels »et « non essentiels » en 2020, à l’occasion d’un confinement déterminé sur une instrumentalisation de la science à des fins politiques. Puis cela continua avec la méchanceté, une de ses marques de fabrique, envers les non-vaccinés qu’il voulait emmerder. Mais, que dire des enfants qu’il conduisit à la vaccination avec l’aide d’un conseil de défense et des données incomplètes, incohérentes et l’absence de preuves scientifiques.
C’est vrai qu’elle a été encore éminemment belle la République, en 2024. Somptueuse, même, pour ceux qui en profitent, comme lui, aux grands frais de la princesse. Qui paie tout ce faste ? Les Français qui travaillent. Ces millions d’hommes et de femmes qui travaillent dur chaque jour, mais qui pourtant n’arrivent plus à s’en sortir.
Les paysans, tout particulièrement. Les oubliés des campagnes.
Ce sont eux qui nous nourrissent, nous les 68 millions d’autres Français que nous sommes, mais, paradoxe totalement fou, eux, ils meurent de faim. Nombre d’entre eux n’arrivent plus à se dégager un salaire, voire, carrément, travaillent-ils désormais à perte.
Ainsi, j’aimerais que nous ayons tous davantage qu’une simple pensée pour tous ceux qu’Emmanuel Macron a oubliés de nouveau, ce 31 décembre, par son indifférence publique opérée en perpétuelle récidive. Les oubliés tant des villes que des campagnes dans ce pacte de discrimination qui caractérise maintenant la macronie. (Le professeur de sciences politiques Chris Bickerton l’avait pourtant parfaitement décrit en 2020, en me déclarant que le macronisme est une « forme indéfinie imprécise de politique, qui ne se connecte pas correctement avec la société française, et que ce n’est pas encore la bonne réponse aux problèmes auxquels la France est confrontée. »)
Car une pensée, déjà, c’est bien, mais des actes, évidemment, c’est mieux.
Voici, à titre d’exemples, des initiatives solidaires dont j’ai entendu parler, bénévoles pour la plupart, ou offrant un service permettant de profiter de biens et services à des coûts extrêmement réduits comparés aux prix « normaux » du marché.
Pour les personnes âgées, cela va du simple fait d’aller leur rendre une petite visite de courtoisie, passer un moment avec elles, à leur domicile ou dans les Ehpad, échanger avec elles, leur permettre de nous faire profiter de leur expérience (nos aînés adorent ça : c’est gratifiant pour eux et pour nous, c’est toujours très enrichissant), à aller faire leurs courses ou les accompagner pendant celles-ci. Ajouter à cela tous les travaux ménagers et d’entretien, bricolage et compagnie dont professionnels comme amateurs s’acquittent contre une franche poignée de main, un sourire ou un petit gâteau maison offert avec le cœur, généralement accompagné d’un petit café et/ou d’un petit verre de gnôle (à consommer avec modération). Un gâteau qu’on savoure avec un hôte qui s’est réjoui à le préparer, et avec qui l’on trinque fièrement, heureux de lui avoir été utile et agréable.
Pour les personnes aux ressources minimes, retraités inclus, des sites internet proposent d’acquérir des produits de première nécessité à des prix défiant toute concurrence. Cela se fait par l’entremise d’achats groupés ou adjoints à des achats groupés effectués par d’autres personnes ou groupements sur ces sites, ou par les dirigeants de ces sites eux-mêmes. Auquel cas ce service est gratuit.
Pour les sans-abris, des paysans ont trouvé une solution solidaire, réciproque, qui rappelle l’entraide des temps naguère : le gîte et le couvert contre une participation active aux tâches de l’exploitation.
Et, enfin, pour les paysans, de plus en plus de particuliers proposent de venir acheter directement auprès d’eux, une partie ou plus de leur production. Ils le font à des prix supérieurs aux prix dérisoires que leur imposent les grandes surfaces. Et, en contrepartie à cela, les paysans œuvrent autant que possible dans le sens d’une agriculture sans produits chimiques.
Voilà.
Cette liste n’est pas exhaustive. Loin de là. Heureusement d’ailleurs. Alors, je remercie à l’avance chacun d’entre vous qui a connaissance d’autres initiatives de cet acabit citoyen, de m’en faire état, en commentaire ou par écrit séparé (mail, message, courrier), afin que je puisse les relayer, ou bien adresser ces thèmes en 2025.
Ainsi, encore une fois : Bonne Année 2025 à tous. C’est à nous et à nous seuls qu’il appartient d’agir pour qu’elle soit bonne. Bonne et juste pour chacun. Un retour vers le bon sens qui n’aurait jamais dû abandonner les prérogatives des personnes qui nous gouvernent si elles agissaient réellement dans l’intérêt général.
Les politiciens ne feront rien en ce sens. Au contraire. Comme toutes les années précédentes depuis 40 ans au moins, ils s’emploieront encore et toujours à consacrer le pacte de discrimination en tous genres dans une forme d’asservissement constant de la population où vrais mensonges côtoient fausses vérités, direction un crédit social à la chinoise. Ce pacte contribue non seulement à nous diviser pour mieux régner, mais à ce qu’ils s’accrochent à leurs privilèges, continuent à nous mentir, à réduire nos libertés et à nuire à nos intérêts, au profit des leurs.
La preuve. Voici ce que vient d’annoncer Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre déléguée du travail auprès de Catherine Vautrin, la titulaire du poste. À compter du 15 janvier 2025, les bénéficiaires actuels du RSA devront travailler 15 heures par mois gratuitement sinon l’allocation sera suspendue. Pendant ce temps-là nos chers hauts fonctionnaires et anciens ministres refusent de contribuer à l’effort national en ne voulant pas remettre en cause les avantages qui leurs sont acquis. (Par exemple E. Borne qui ne voulait pas réduire ses avantages pour contribuer à l’effort national de réduction du déficit). A ce sujet je vous invite à prendre connaissance de l’analyse faite par Quentin de Gryse dans un post sur un réseau social au sujet du cout des retraites de nos chers fonctionnaires. C’est détonnant. (2)
L’annonce de Panosyan-Bouvet va complètement dans le sens de la déclaration d’Emmanuel Macron que j’ai évoquée au début de cet édito. Et venant d’une personne payée aux alentours de 15 000 euros par mois (plus tous les avantages qui vont avec, payés, eux aussi, avec l’argent du contribuable), payée à trouver des idées saugrenues pour affecter la vie des plus démunis, et qui d’ici au maximum trois ou quatre semaines, censure du Gouvernement Bayrou faisant, va bénéficier de 51 000 euros d’indemnité de départ, cela après n’avoir « travaillé » qu’à peine un mois, c’est vraiment porter l’ignominie, l’indécence et le foutage de gueule très au-delà de ce qui normalement ne devrait pas être toléré. (3)
1) propos exacts d’Emmanuel Macron à cette occasion : « Je fais un constat. Tout le système social. On met trop de pognon. On déresponsabilise et on est dans le curatif. (…) On met un pognon de dingue dans les minimas sociaux, les gens ils sont quand même pauvres. »
2) Analyse de Quentin de Gryse
Il nous coûte 50 milliards d’€ tous les ans.
C’est la moitié de la dette française depuis 6 ans.
Mais personne ne le voit.
Mesdames et Messieurs :
voici le gouffre caché des retraites des fonctionnaires
À chaque fois que l’État rémunère un fonctionnaire, il doit payer 74 % de son salaire en cotisations retraite, alors qu’un employeur privé en paie 28 %.
Pourquoi cette surcotisation de l’Etat ?
Parce que les cotisations des fonctionnaires en activité
ne suffisent pas à payer les pensions des fonctionnaires retraités.
Du coup,
L’État étant à la fois employeur
Et gestionnaire du régime,
Il finance ce déficit par des surcotisations exorbitantes, payées par de la dette.
Problème : personne ne s’en rend compte
Parce que ces surcotisations sont comptabilisées dans le budget des ministères,
et non directement dans les comptes de retraite des fonctionnaires, dont elles comblent pourtant le déficit.
Du coup,
le Conseil d’orientation des retraites (COR) estime un magnifique excédent de ces comptes de 3,8 Mds€ en 2023.
Alors qu’en déduisant les surcotisations de l’Etat, ce système enregistre chaque année + de 50 Mds€ de déficit …
Soit 𝐮𝐧 𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐮 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐜𝐢𝐭 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐜 de la France
—-
Et ce n’est pas tout :
cette manœuvre maquille complètement le budget alloué à nos services publics.
Par exemple, on a l’impression qu’on investit énormément dans l’éducation.
Mais en réalité, sur les 87 Mds de budget de l’éducation nationale, un gros quart sert à renflouer les retraites (24 Mds).
Alors que si on appliquait le même taux de cotisation employeur que dans le privé, cela ne coûterait que 5 Mds.
Pour résumer, tant qu’on subventionne le gouffre des retraites du public en le noyant dans les budgets des ministères :
1. on ne verra jamais qu’il est en déficit.
2. Les budgets des ministères apparaîtront gonflés, alors qu’il n’en est rien.
Alors je ne dis pas qu’il s’agit d’un camouflage volontaire,
mais force est de constater que cette comptabilité empêche de voir l’ampleur du déficit… et de réfléchir sereinement à la manière de le financer.
3) normalement il ne peut pas être procédé par décret à ce changement des conditions du bénéfice du RSA. Seule une loi peut le faire. Article 34 de la Constitution. La loi de finances par exemple.