réguler d’abord, faire des recherches ensuite, disent des scientifiques


Pour faire baisser la température au sol, la géoingénierie propose par exemple d’injecter de l’eau de mer dans l’atmosphère. Ici, la température des mers et océans durant la COP20.

3 janvier 2025 à 09h58

Mis à jour le 3 janvier 2025 à 15h31

Durée de lecture : 2 minutes

La géoingénierie solaire — qui regroupe plusieurs techniques hypothétiques ayant l’ambition de contrôler le climat — gagne de plus en plus de terrain, malgré les inquiétudes de nombreux scientifiques sur les risques d’effets imprévus et catastrophiques qu’elle comporte. Cette géoingénierie, fortement poussée par les intérêts capitalistes dominants, avance également en entretenant le doute : il faudrait faire davantage de recherche avant de se prononcer sur la balance bénéfices/risques de ces technologies, face au changement climatique.

Deux chercheurs, Duncan McLaren, de l’université de Californie (États-Unis) et Olaf Corry, de l’université de Leeds (Angleterre), plaident pour renverser ce discours, dans un article publié le 2 janvier dans la revue Science. Il faut passer d’une approche « la science d’abord » à une approche « la gouvernance d’abord », écrivent-ils en substance.

Impasse

Les négociations internationales sur la régulation de la géoingénierie aboutissent systématiquement à une impasse, témoignent-ils. Notamment à cause d’un petit nombre de pays, très minoritaires, qui plaident pour plus de sciences avant de se prononcer. Ces arguments sont principalement avancés par les États-Unis et l’Arabie saoudite, deux producteurs et exportateurs majeurs d’énergies fossiles, notent les auteurs.

En face, lors de la dernière Assemblée des Nations unies pour l’environnement en février dernier, les pays sceptiques quant à la géoingénierie solaire et favorables à un accord international représentaient quatre cinquièmes des États participants, comptant notamment ceux de l’Union européenne et un groupe de 47 États africains.

Un accord international de non-déploiement de la géoingénierie solaire ne s’opposerait pas à la poursuite de la recherche scientifique, mais serait au contraire l’occasion de mieux définir cette recherche et de la rendre plus responsable, transparente et partagée, estiment les chercheurs. Surtout, il faudrait également orienter la science sur les dimensions « géopolitique, éthique, légale, sociale et plus largement environnementale », car les risques et inquiétudes entourant la géoingénierie ne sont « pas uniquement biophysiques, mais aussi sociaux et géopolitiques », rappellent-ils.

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